Sommet du CCG: la crise économique et Gaza au menu
Le Point.fr/AFP/Taïeb Mahjoub
Les six monarchies pétrolières du Golfe préparaient dimanche leur sommet annuel prévu lundi et mardi à Mascate avec à l'ordre du jour la crise économique mais aussi la situation créée par les raids israéliens meurtriers à Gaza et l'opportunité d'un sommet arabe extraordinaire.
La réunion a semblé un moment compromise en raison des raids israéliens lancés depuis samedi contre le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza qui ont déjà fait plus de 280 morts, et de la convocation, également pour dimanche au Caire, d'une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.
"Les derniers développements et l'agression israélienne contre la bande de Gaza seront au menu des réunions" de Mascate, a annoncé samedi soir le ministre omanais de l'Information, Hamad Al-Rachidi, affirmant que le sommet et la réunion préparatoire se tiendraient comme prévu.
C'est ce qu'a confirmé le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal en déclarant, selon l'agence officielle Spa, que "la réunion (de dimanche) sera axée sur les agressions israéliennes"
Selon lui, la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères sur Gaza, prévue finalement mercredi, devrait décider de l'opportunité d'un sommet arabe que le Qatar s'est proposé d'accueillir et qu'une source diplomatique au Caire a annoncé pour vendredi.
Evoquant les raids israéliens, M. Rachidi, dont le pays prendra la présidence du CCG pour 2009, a estimé qu'"il revenait au Conseil de sécurité de l'Onu d'exercer des pressions sur Israël pour qu'il cesse ses attaques".
Pour leur part, "les frères Palestiniens doivent retrouver l'entente et l'unité nationale pour resserrer les rangs: ce sera là la réplique la plus appropriée aux événements en cours sur la scène palestinienne", a-t-il ajouté.
Outre la difficile recherche d'une position commune sur la question palestinienne, qui divise les Palestiniens eux-mêmes, notamment le Hamas et l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, les chefs d'Etat du CCG devraient afficher leurs divergences sur le lancement d'une monnaie unique, prévue à l'horizon 2010.
Lors de leur dernier sommet annuel à Doha, ils s'étaient réengagés en faveur de l'échéance 2010, bien que cet objectif collectif eut été remis en cause notamment par la décision d'Oman de se retirer du projet.
"Franchement, nous ne trouvons aucun mérite à cette monnaie (unique) pour remplacer les monnaies (nationales) qui sont solides et stables", a dit M. Ben Alaoui dans un entretien diffusé dimanche par le quotidien omanais Al-Watan.
"Nous sommes convaincus que cette monnaie n'apporte pas de bénéfice", a ajouté le ministre, excluant qu'Oman se joindrait un jour à la monnaie unique du CCG. "En fonction des indicateurs actuels, cela n'interviendra ni en 2010, ni en 2100", a-t-il dit.
Il a en outre minimisé l'impact de la crise financière mondiale sur les économies du CCG, pourtant érodées par l'effondrement de leurs marchés boursiers et la chute brutale des cours du brut qui ont perdu près des trois quarts de leur niveau de juillet.
"L'impact négatif sur les économies du CCG est à son plus bas niveau (...) et cela n'a pas encore nécessité un plan (de relance) commun", a dit M. Ben Alaoui, en référence à une utilisation des réserves en devises accumulées ces dernières années par chacune des monarchies du Golfe grâce à leurs recettes pétrolières records.