Stephen Hawking parie que l'accélérateur de particules ne trouvera pas Higgs
imane imane
Londres - Le physicien britannique Stephen Hawking a indiqué mardi avoir parié que le "Grand collisionneur de Hadrons" (LHC), qui sera mis en route mercredi à la frontière franco-suisse, ne trouverait pas le boson de Higgs, véritable Graal de la physique fondamentale.
"Je pense que ce serait beaucoup plus intéressant si nous ne trouvons pas Higgs. Cela montrerait que quelque chose ne va pas et qu'il faut revoir notre réflexion. J'ai parié 100 dollars que nous ne trouverons pas Higgs", a-t-il ajouté lors d'une interview sur la radio 4 de la BBC.
Le LHC doit récréer les conditions du début de l'univers, il y a 13,7 milliards d'années, dans le but de parfaire, voire de révolutionner, notre vision du monde. Il ambitionne en particulier de détecter le boson de Higgs, dont l'absence bouleverserait la physique théorique.
Mais ne pas découvrir Higgs ne serait pas un échec, bien au contraire, selon le scientifique britannique. "Ce que le LHC trouve, ou n'arrive pas à trouver, nous en dira long sur la structure de l'univers", a-t-il dit.
Le physicien a reconnu qu'il était "difficile" de voir une rentabilité économique au LHC. "Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas", a-t-il nuancé.
Interrogé sur son éventuelle préférence pour un programme spatial, plutôt que le LHC, Stephen Hawking n'a pas voulu se prononcer, répondant que c'était comme si on lui demandait "lequel de mes enfants je choisirais de sacrifier".
"Le LHC, tout comme le programme spatial, sont vitaux si la race humaine ne veut pas étouffer et finalement disparaître. A eux deux, ils coûtent moins d'un pour cent du produit intérieur brut de la planète", a-t-il souligné.
Le LHC a été construit à 100 mètres sous terre près de Genève. Il vise à provoquer des collisions de paquets de protons afin de générer une floraison de particules, dont certaines n'ont jamais encore pu être observées.
Atteint de sclérose latérale amyotrophique, quasiment paralysé, Stephen Hawking, professeur à université de Cambridge et spécialiste notamment des trous noirs, est l'auteur d'"Une brève histoire du temps", l'un des plus grands succès de littérature scientifique, et de "Georges et les secrets de l'Univers".