Strasbourg - 300 manifestants anti-Otan interpellés
lepoint.fr/AFP
300 interpellations ont eu lieu après les incidents qui ont éclaté à Strasbourg, jeudi après-midi, entre les forces de l'ordre et des manifestants opposés au sommet de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord), qui se tient vendredi et samedi dans la capitale alsacienne.
Plusieurs centaines de manifestants, pour la plupart cagoulés et se revendiquant d'un mouvement anarchiste, ont, plus tôt, quitté le "village autogéré" du contre-sommet pour se diriger vers le centre-ville, distant de six kilomètres. Ils ont, au passage, brisé les vitres d'une caserne, ainsi que des abribus, et ils ont incendié quelques poubelles. Certains se sont attaqués à un commissariat du quartier du Neuhof, fermé à ce moment-là.
Les policiers sont intervenus en grand nombre, appuyés par un hélicoptère. Ils ont fait usage de gaz lacrymogènes et ont repoussé les manifestants jusqu'à une zone forestière et industrielle. "On manifeste pour protester contre le meurtre du jeune au G20", a déclaré une manifestante. Au cours d'une manifestation, mercredi, à Londres, à la veille du sommet du G20, un homme a été découvert mort dans une rue de la City. La cause du décès de cette personne n'a pas été déterminée. De source policière, on dit qu'il serait dû à son état médical, un malaise cardiaque, ce que seule l'autopsie confirmera.
60.000 manifestants attendus
Outre la ville de Strasbourg devenue une "forteresse" , les villes allemandes de Kehl et Baden-Baden s'apprêtent aussi à traverser une zone de fortes turbulences avec le sommet de l'Otan qui marquera le 60e anniversaire de l'organisation. Des anarchistes aux pacifistes, en passant par les autonomes et les anticapitalistes, tout le spectre politique des manifestants anti-Otan sera présent, avec pour intention clairement affichée d'entraver le bon déroulement du sommet. Jusqu'à 25.000 manifestants, dont 3.000 casseurs potentiels, sont attendus en Allemagne et 60.000, dont 2.000 potentiellement violents, en France, selon les autorités des deux pays.
Pour les contenir, près de 10.000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France, auxquels s'ajoutent les unités d'élite de la police et de la gendarmerie. Il y aura aussi sur le sol français 200 policiers allemands et six véhicules allemands équipés de lances à eau. En Allemagne, près de 14.600 policiers seront déployés à Baden-Baden et Kehl ainsi que, fait exceptionnel, 600 soldats. Le dispositif mis en place constitue "la plus grande opération de sécurité sur le territoire français depuis le G8 d'Évian, en 2003", a affirmé la ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, venue l'inspecter lundi, à Strasbourg.