Syrie: Damas pilonnée par l'armée, 39.000 morts en 20 mois de conflit

AFP

Beyroth - La région de Damas était jeudi sous le feu de l'artillerie de l'armée syrienne qui y mène une vaste opération, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les militants dénonçant une situation humanitaire critique.

Syrie: Damas pilonnée par l'armée, 39.000 morts en 20 mois de conflit
Les violences en Syrie ont fait plus de 39.000 morts en vingt mois, selon un nouveau bilan de cette organisation basée en Grande-Bretagne.

Le pilonnage de l'artillerie se concentrait sur les villes de Daraya (sud-ouest) et de Mouadamiya al-Cham (nord-est), selon l'OSDH qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays.

Le réseau de militants de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) a jugé grave la situation humanitaire des habitants de ces deux villes.

Et les Comités locaux de coordination (LCC), un autre groupe de militants sur le terrain, rapportaient que l'électricité était coupée à Daraya où des habitants se ruaient aux abris.

A Douma et Harasta, dans la même province, quatre personnes dont un rebelle ont été tués par des bombardements, combats ou des tireurs embusqués. Les violences avaient déjà fait mercredi 21 morts dans la région de Damas, précise l'OSDH.

Les quartiers du sud de Damas, notamment celui de Tadamoun, étaient également en proie jeudi à des bombardements, rebelles et soldats s'opposant depuis plusieurs jours pour leur contrôle, selon l'OSDH.

Les médias d'Etat font de plus en plus fréquemment état d'"infiltrations terroristes" dans la capitale, affirmant que l'armée parvient à les déjouer. Les autorités, confrontées depuis mi-mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé, affirment lutter contre des "groupes terroristes armés", armés et financés par l'étranger.

Ailleurs dans le pays, des combats opposaient l'armée aux rebelles aux abords d'un centre des renseignements et de l'aéroport militaire d'Alep, la métropole commerçante du nord, tandis que la ville rebelle d'Azaz, plus au nord, près de la Turquie, était bombardée par l'armée.

A Boukamal, sur la frontière irakienne, huit soldats et trois rebelles ont péri au cours de violents combats qui ont permis aux insurgés de s'emparer de deux sièges de la Sécurité, de même source. Comme à chaque prise rebelle, l'armée a ensuite appelé ses chasseurs-bombardiers en renfort pour pilonner les bâtiments.

L'agence officielle Sana a affirmé que l'armée était parvenue à tuer de nombreux "terroristes" à Boukamal.

Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 39 personnes ont péri dans les violences jeudi, dont 9 civils, 17 soldats et 13 rebelles.

Dans le centre du pays, l'armée a mené une incursion majeure dans un quartier de la ville de Homs, Al-Waar, tuant deux rebelles et un civil, pour tenter de reprendre le contrôle du secteur, selon l'OSDH.

L'Observatoire fait état de plusieurs blessés graves dans ce secteur, bombardé et secoué par de violents combats.

Toujours dans la province de Homs, nombre de civils dont des enfants ont été blessés dans des bombardements sur la ville de Qousseir, près de la frontière libanaise.

Mercredi, 126 personnes avaient péri à travers la Syrie, selon l'OSDH.


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