Syrie: attentat dans la banlieue de Damas, Brahimi en tournée régionale
AFP
Damas - La banlieue de Damas a été frappée samedi par un nouvel attentat meurtrier, au moment où l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi entame en Egypte une tournée régionale pour préparer une conférence de paix internationale.
Alors que la situation humanitaire s'aggrave chaque jour davantage, les Etats-Unis ont pressé le régime de Bachar al-Assad d'ouvrir l'accès à des convois d'aide pour les civils pris au piège des combats, notamment dans des zones contrôlées par les rebelles à la périphérie de Damas.
Dans la banlieue sud-est, un attentat "terroriste" a eu lieu samedi matin à l'entrée de la ville pro-régime de Jaramana, faisant des morts et des blessés, a rapporté l'agence officielle Sana.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de 16 soldats tués dans cet attentat et les intenses combats qui ont suivi lorsque les rebelles ont tenté de conquérir un barrage stratégique entre Jaramana, ville à majorité chrétienne et druze, et la localité rebelle adjacente de Mléha.
Selon cette ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales, l'attentat a été perpétré par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda.
Après plus d'un an aux mains de rebelles, neuf pèlerins chiites libanais ont été libérés vendredi, a indiqué le ministre libanais de l'Intérieur, Marwan Charbel, précisant qu'ils étaient en route vers la Turquie.
En représailles à cet enlèvement, deux pilotes de la compagnie Turkish Airlines avaient été enlevés le 9 août à Beyrouth par un groupe jusqu'alors inconnu. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu s'est déclaré vendredi optimiste quant à leur libération qui pourrait, selon lui, intervenir "dans les heures ou les jours qui viennent".
Alors que les violences ont fait plus de 100.000 morts en deux ans et demi, l'ONU et les Etats-Unis déploient des efforts pour tenter d'organiser une conférence internationale de paix, espérée en novembre.
Le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi entame samedi en Egypte une tournée régionale qui doit également le conduire à Damas et Téhéran.
Des enfants qui meurent de faim
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry participera lui mardi à Londres à une réunion des "Amis de la Syrie", les pays soutenant l'opposition (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie ou l'Arabie saoudite) pour discuter de cette conférence baptisée Genève-2.
Elle s'annonce compliquée, d'autant que l'opposition reste profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux camps restent en total désaccord sur le sort du président Assad en cas de transition.
Les combats et bombardements quotidiens ont pris au piège, notamment dans la banlieue de Damas, les habitants qui ne peuvent fuir et vivent dans des conditions extrêmement difficiles, manquant cruellement de nourriture et de médicaments.
La porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki a condamné vendredi le siège par l'armée de plusieurs banlieues de Damas.
Il y a un "nombre sans précédent d'enfants qui meurent de maladies liées à la malnutrition (...) à quelques kilomètres du palais de Bachar al-Assad", a-t-elle affirmé.
"Les habitants de Mouadamiyat (al-Cham) vivent depuis près d'un an sans produits de première nécessité" et le fait que le régime empêche la livraison d'aide humanitaire à des milliers de civils est "inadmissible", a-t-elle ajouté.
Les tentatives de parvenir à une solution diplomatique au conflit interviennent un peu plus d'un mois après la conclusion d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, au moment où les Etats-Unis menaçaient de mener des frappes après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août.
L’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser la destruction de cet arsenal, a annoncé avoir vérifié 14 des plus de 20 sites signalés par Damas.
La proposition de M. Kerry en vue de transporter les armes chimiques par bateau est prématurée, a estimé samedi la Russie, après que le secrétaire d'Etat américain eut assuré qu'elles pourraient être "convoyées par bateau en dehors de la région" pour être détruites en toute sécurité.