Syrie: les jihadistes de l'EIIL se replient face à la menace de leurs rivaux
AFP
Beyrouth - Le groupe jihadiste le plus radical de Syrie a choisi de se replier sur ses places fortes pour mieux affronter les autres rebelles qui l'ont sommé d'accepter d'ici samedi un arbitrage religieux pour régler leur conflit.
Pour sa part, selon l'agence officielle Sana, l'armée syrienne a tué 20 rebelles dans une embuscade près de Damas, deux jours après un guet-apens qui avait fait, selon ses dires, 175 morts dans les rangs des insurgés, dans cette même région.
A la veille de l'expiration de l'ultimatum que lui a adressé mardi la branche officielle d'Al-Qaïda -le Front al-Nosra- et les autres groupes rebelles, l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), peu porté au compromis, s'est retiré d'au moins cinq localités de la province d'Alep dans le nord du pays, où il sait qu'il aura du mal à se défendre en cas d'offensive. Ses combattants se sont retranchés tout près de la province de Raqa, son bastion.
Pour appuyer sa sommation, al-Nosra a menacé d'expulser son adversaire de Syrie et même de le combattre en Irak, alors que des combats sanglants opposent déjà depuis des semaines ces deux ex-alliés contre le régime de Bachar al-Assad.
Selon un expert des mouvements salafistes et jihadistes, Romain Caillet, les sites jihadistes ont annoncé que le porte-parole de l'EIIL, Abou Mohammad al-Adnani, devrait répondre "dans les prochains jours" à cette proposition. M. al-Adnani fait figure de dur parmi les durs de l'EIIL, ce qui laisse peu de chances à un accord.
"L'EIIL s'est retiré d'Azaz, son plus important bastion dans la province d'Alep, de l'aéroport militaire de Mennegh (pris par les rebelles en août 2013, ndlr), de la localité de Mayer et des villages de Deir Jamal et Kafine", dans cette même province, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"La région d'Alep, c'est leur maillon faible, donc ils craignent d'y être attaqués", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"L'EIIL s'est dirigé plus vers l'est, vers des localités limitrophes de la province de Raqa, où se trouve son principal bastion", a-t-il indiqué. L'EIIL y est en position de force car il est allié avec la plus grande tribu de la province.
D'après l'OSDH, les combattants se sont retranchés notamment dans les localités de Jarablos et de Menbej, à l'extrémité est de la province d'Alep et proches de la province de Raqa.
Le retrait a été confirmé par le Centre des médias d'Azaz, proche de l'opposition, qui parle de victoire sur l'EIIL. Le 18 septembre 2013, cette localité frontalière de la Turquie était tombée aux mains des jihadistes qui en avaient chassé l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle dite modérée et soutenue par les Occidentaux.
- Nouvelle embuscade meurtrière -
"Dieu est grand. Les héros de l'ASL et la brigade Tempête du nord ont libéré la ville d'Azaz des chiens de Bagdadi", écrit ce centre sur sa page Facebook, en référence au chef de l'EIIL, Abou Bakr al-Bagdadi. Une vidéo de la ville montre une manifestation d'habitants qui scandent "l'ASL pour toujours".
Al Nosra accuse l'EIIL d'avoir tué le commandant d'une brigade islamiste, Abou Khaled al-Souri, un ami du chef d'Al-Qaïda, Aymane al-Zawahari.
Si Al-Nosra et l'EIIL sont tous deux issus de la branche d'Al-Qaïda en Irak, leurs relations se sont détériorées ces derniers mois et tous les coups sont permis. Les combats, voitures piégées et exécutions entre factions rebelles rivales ont causé la mort de 3.300 personnes depuis le 3 janvier, selon l'OSDH.
Pour Charles Lister, expert des mouvements islamistes syriens, "il semble que l'EIIL a pris la décision stratégique de renforcer ses positions à l'est d'Alep et sur toutes les routes menant au joyau de sa couronne, la ville de Raqa".
"Abandonner les places où il est faible et renforcer ses points forts semblent être la seule stratégie qui reste à l'EIIL à ce stade", a ajouté ce chercheur associé au Brookings Doha Centre.
Né en Irak après l'invasion américaine en 2003 et apparu pour la première fois en Syrie au printemps 2013, l'EIIL est haï par le reste de la rébellion à cause de ses méthodes brutales à l'encontre des civils et son refus de coopérer avec les autres groupes dans la lutte contre le régime d'Assad.
A la veille de l'expiration de l'ultimatum que lui a adressé mardi la branche officielle d'Al-Qaïda -le Front al-Nosra- et les autres groupes rebelles, l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), peu porté au compromis, s'est retiré d'au moins cinq localités de la province d'Alep dans le nord du pays, où il sait qu'il aura du mal à se défendre en cas d'offensive. Ses combattants se sont retranchés tout près de la province de Raqa, son bastion.
Pour appuyer sa sommation, al-Nosra a menacé d'expulser son adversaire de Syrie et même de le combattre en Irak, alors que des combats sanglants opposent déjà depuis des semaines ces deux ex-alliés contre le régime de Bachar al-Assad.
Selon un expert des mouvements salafistes et jihadistes, Romain Caillet, les sites jihadistes ont annoncé que le porte-parole de l'EIIL, Abou Mohammad al-Adnani, devrait répondre "dans les prochains jours" à cette proposition. M. al-Adnani fait figure de dur parmi les durs de l'EIIL, ce qui laisse peu de chances à un accord.
"L'EIIL s'est retiré d'Azaz, son plus important bastion dans la province d'Alep, de l'aéroport militaire de Mennegh (pris par les rebelles en août 2013, ndlr), de la localité de Mayer et des villages de Deir Jamal et Kafine", dans cette même province, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"La région d'Alep, c'est leur maillon faible, donc ils craignent d'y être attaqués", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"L'EIIL s'est dirigé plus vers l'est, vers des localités limitrophes de la province de Raqa, où se trouve son principal bastion", a-t-il indiqué. L'EIIL y est en position de force car il est allié avec la plus grande tribu de la province.
D'après l'OSDH, les combattants se sont retranchés notamment dans les localités de Jarablos et de Menbej, à l'extrémité est de la province d'Alep et proches de la province de Raqa.
Le retrait a été confirmé par le Centre des médias d'Azaz, proche de l'opposition, qui parle de victoire sur l'EIIL. Le 18 septembre 2013, cette localité frontalière de la Turquie était tombée aux mains des jihadistes qui en avaient chassé l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle dite modérée et soutenue par les Occidentaux.
- Nouvelle embuscade meurtrière -
"Dieu est grand. Les héros de l'ASL et la brigade Tempête du nord ont libéré la ville d'Azaz des chiens de Bagdadi", écrit ce centre sur sa page Facebook, en référence au chef de l'EIIL, Abou Bakr al-Bagdadi. Une vidéo de la ville montre une manifestation d'habitants qui scandent "l'ASL pour toujours".
Al Nosra accuse l'EIIL d'avoir tué le commandant d'une brigade islamiste, Abou Khaled al-Souri, un ami du chef d'Al-Qaïda, Aymane al-Zawahari.
Si Al-Nosra et l'EIIL sont tous deux issus de la branche d'Al-Qaïda en Irak, leurs relations se sont détériorées ces derniers mois et tous les coups sont permis. Les combats, voitures piégées et exécutions entre factions rebelles rivales ont causé la mort de 3.300 personnes depuis le 3 janvier, selon l'OSDH.
Pour Charles Lister, expert des mouvements islamistes syriens, "il semble que l'EIIL a pris la décision stratégique de renforcer ses positions à l'est d'Alep et sur toutes les routes menant au joyau de sa couronne, la ville de Raqa".
"Abandonner les places où il est faible et renforcer ses points forts semblent être la seule stratégie qui reste à l'EIIL à ce stade", a ajouté ce chercheur associé au Brookings Doha Centre.
Né en Irak après l'invasion américaine en 2003 et apparu pour la première fois en Syrie au printemps 2013, l'EIIL est haï par le reste de la rébellion à cause de ses méthodes brutales à l'encontre des civils et son refus de coopérer avec les autres groupes dans la lutte contre le régime d'Assad.