Syrie: les premiers civils évacués de Homs après un long siège
AFP
Homs (Syrie) - Des habitants assiégés par l'armée à Homs devaient sortir vendredi de la ville syrienne pour la première fois depuis plus de 600 jours, au moment où le régime confirmait sa participation aux prochaines négociations avec l'opposition le 10 février.
Ces civils -vieillards, femmes et enfants- font partie des quelque 3.000 personnes bloquées depuis juin 2012 dans les quartiers de la vieille ville tenus par les rebelles et assiégés par les troupes du régime de Bachar al-Assad.
Au moins trois bus ont évacué près de 60 civils selon la télévision d'Etat. Le correspondant de l'AFP sur place a vu une dizaine de personnes à bord d'un bus entouré de militaires syriens qui éloignaient les médias.
Avant de monter dans les bus pour une destination non précisée, les civils évacués avaient reçu les premiers soins et de la nourriture dans un bâtiment à leur sortie de la vieille ville, selon les médias officiels.
Sur les images de la télévision d'Etat, on peut voir au loin les immeubles détruits de la vieille ville de Homs, cité considérée comme "la capitale de la révolution" et dévastée par les combats.
Cette évacuation, la première du genre depuis juin 2012, a été permise par un accord annoncé jeudi et impliquant les protagonistes et l'ONU. Un cessez-le-feu de quatre jours est entré en vigueur pour permettre cette opération, selon des militants anti-régime.
En raison du siège, la situation humanitaire était désespérée dans les quartiers rebelles où les habitants grappillent tout ce qu'ils trouvent pour se nourrir. Outre les bombardements quasi-quotidiens, il y avait une pénurie de nourriture et de matériel médical.
Parmi les civils évacués, des hommes âgés, enveloppés d'une couverture, le visage grave et visiblement dans un état de faiblesse, montaient dans le bus, aidés des volontaires du Croissant rouge syrien.
Une femme était allongée sur un brancard dans une ambulance, tandis qu'un volontaire du Croissant rouge transportait une chaise roulante dans un bus. Au moins trois femmes plus ou moins âgés regardaient à travers les vitres du véhicule.
Dans un autre bus, des hommes âgés saluaient de la main face aux caméras.
"Le cauchemar est fini"
Des employés du Programme alimentaire mondial (PAM) et un véhicule du Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR) se trouvaient sur place.
"Les gens qui quittent ont des sentiments partagés. Bien sûr, ils sont contents, car après plus de 600 jours de siège, le cauchemar est fini", affirme à l'AFP via internet un militant anti-régime de la vieille ville, Yazan.
Mais, précise-t-il, dans le même temps, "ils ont peur de l'avenir, ils ont peur que le régime les arrête. Personne n'a confiance dans le régime".
Dans le camp opposé, la télévision d'Etat a accusé les "groupes terroristes" -les rebelles selon la terminologie du régime-, d'avoir utilisé ces civils comme "boucliers humains".
Les évacuations devront se poursuivre dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi. "Les enfants de moins de 15 ans, les hommes de plus de 55 ans et les femmes" sont autorisés à partir.
L'accord porte également sur l'acheminement d'aides pour les gens qui ont choisi de rester dans les quartiers assiégés, mais cette opération ne commencera que samedi, a ajouté M. Barazi. L'ONU a parlé "d'une aide vitale à 2.500 civils".
Le régime ira à Genève
Il s'agit du premier geste humanitaire du régime de Bachar al-Assad depuis le premier round de négociations avec l'opposition fin janvier à Genève qui n'avait abouti à aucun résultat.
Le régime a d'ailleurs confirmé sa participation au deuxième round de négociations prévu le 10 février à Genève, et visant à trouver une issue politique à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de trois ans et a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés.
"Il a été décidé que la délégation syrienne participera au 2e round des négociations à Genève", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.
Et le prochain s'annonce aussi difficile tant les positions des protagonistes sont éloignées.
M. Moqdad a d'emblée répété que le régime, qui exclut toute discussion sur un départ de M. Assad, insiste pour parler en premier de la question du "terrorisme", alors que pour l'opposition, le dossier central est la transition excluant M. Assad.
L'opposition a déjà confirmé sa présence à la prochaine session, alors que les violences ne montrent aucun signe de répit dans le pays.
Les forces gouvernementales ont repris le dessus à la prison centrale d'Alep (nord), la deuxième du pays, après sa conquête à 80% par les rebelles.
Ailleurs à Alep, le régime a poursuivi ses raids aux barils d'explosifs qui ont tué plus de 250 personnes depuis samedi dernier. L'ONU a condamné ces pratiques contraires aux lois humanitaires internationales.
Au moins trois bus ont évacué près de 60 civils selon la télévision d'Etat. Le correspondant de l'AFP sur place a vu une dizaine de personnes à bord d'un bus entouré de militaires syriens qui éloignaient les médias.
Avant de monter dans les bus pour une destination non précisée, les civils évacués avaient reçu les premiers soins et de la nourriture dans un bâtiment à leur sortie de la vieille ville, selon les médias officiels.
Sur les images de la télévision d'Etat, on peut voir au loin les immeubles détruits de la vieille ville de Homs, cité considérée comme "la capitale de la révolution" et dévastée par les combats.
Cette évacuation, la première du genre depuis juin 2012, a été permise par un accord annoncé jeudi et impliquant les protagonistes et l'ONU. Un cessez-le-feu de quatre jours est entré en vigueur pour permettre cette opération, selon des militants anti-régime.
En raison du siège, la situation humanitaire était désespérée dans les quartiers rebelles où les habitants grappillent tout ce qu'ils trouvent pour se nourrir. Outre les bombardements quasi-quotidiens, il y avait une pénurie de nourriture et de matériel médical.
Parmi les civils évacués, des hommes âgés, enveloppés d'une couverture, le visage grave et visiblement dans un état de faiblesse, montaient dans le bus, aidés des volontaires du Croissant rouge syrien.
Une femme était allongée sur un brancard dans une ambulance, tandis qu'un volontaire du Croissant rouge transportait une chaise roulante dans un bus. Au moins trois femmes plus ou moins âgés regardaient à travers les vitres du véhicule.
Dans un autre bus, des hommes âgés saluaient de la main face aux caméras.
"Le cauchemar est fini"
Des employés du Programme alimentaire mondial (PAM) et un véhicule du Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR) se trouvaient sur place.
"Les gens qui quittent ont des sentiments partagés. Bien sûr, ils sont contents, car après plus de 600 jours de siège, le cauchemar est fini", affirme à l'AFP via internet un militant anti-régime de la vieille ville, Yazan.
Mais, précise-t-il, dans le même temps, "ils ont peur de l'avenir, ils ont peur que le régime les arrête. Personne n'a confiance dans le régime".
Dans le camp opposé, la télévision d'Etat a accusé les "groupes terroristes" -les rebelles selon la terminologie du régime-, d'avoir utilisé ces civils comme "boucliers humains".
Les évacuations devront se poursuivre dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi. "Les enfants de moins de 15 ans, les hommes de plus de 55 ans et les femmes" sont autorisés à partir.
L'accord porte également sur l'acheminement d'aides pour les gens qui ont choisi de rester dans les quartiers assiégés, mais cette opération ne commencera que samedi, a ajouté M. Barazi. L'ONU a parlé "d'une aide vitale à 2.500 civils".
Le régime ira à Genève
Il s'agit du premier geste humanitaire du régime de Bachar al-Assad depuis le premier round de négociations avec l'opposition fin janvier à Genève qui n'avait abouti à aucun résultat.
Le régime a d'ailleurs confirmé sa participation au deuxième round de négociations prévu le 10 février à Genève, et visant à trouver une issue politique à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de trois ans et a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés.
"Il a été décidé que la délégation syrienne participera au 2e round des négociations à Genève", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.
Et le prochain s'annonce aussi difficile tant les positions des protagonistes sont éloignées.
M. Moqdad a d'emblée répété que le régime, qui exclut toute discussion sur un départ de M. Assad, insiste pour parler en premier de la question du "terrorisme", alors que pour l'opposition, le dossier central est la transition excluant M. Assad.
L'opposition a déjà confirmé sa présence à la prochaine session, alors que les violences ne montrent aucun signe de répit dans le pays.
Les forces gouvernementales ont repris le dessus à la prison centrale d'Alep (nord), la deuxième du pays, après sa conquête à 80% par les rebelles.
Ailleurs à Alep, le régime a poursuivi ses raids aux barils d'explosifs qui ont tué plus de 250 personnes depuis samedi dernier. L'ONU a condamné ces pratiques contraires aux lois humanitaires internationales.