Syrie: plus de 80 morts lors des manifestations vendredi
AFP
Nicosie - Plus de 80 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans la répression des manifestations hostiles au régime vendredi en Syrie, selon un nouveau bilan des militants des droits de l'Homme qui ont averti samedi que le bilan risquait encore de s'alourdir.
Il a affirmé procéder à des vérifications notamment à Lattaquié, principal port syrien à 350 km au nord-ouest de Damas, où "le bilan pourrait être très élevé".
Un autre groupe de militants des droits de l'Homme fait état de 92 morts dans un communiqué mis en ligne sur internet.
"Les forces de sécurité ont commis au 39e jour de la révolution bénie un massacre terrifiant contre le peuple héroïque syrien qui a manifesté pacifiquement pour obtenir ses droits légitimes à la liberté et la justice", écrit le Comité des martyrs de la révolution du 15 mars, date du lancement du mouvement de contestation sans précédent contre le régime.
Il a fait état de "centaines de blessés et disparus" et accusé les autorités "de terroriser et menacer les familles des victimes et d'enlever les corps". "Des dizaines de blessés sont dans un état critique", a-t-il ajouté.
Selon ce groupe, c'est dans la localité d'Ezreh, dans la province de Deraa (au sud de Damas) où est née la contestation, que le bilan a été le plus lourd: 21 morts. Dans la province de Damas et celle voisine appelée Rif de Damas, 41 personnes ont péri dont 11 dans la localité de Maadamiya.
Un bilan lourd également à Homs, dans le centre du pays, où 16 personnes sont mortes. Trois manifestants ont aussi été tués à Hama, 210 km au nord de Damas, et un à Lattaquié où selon le groupe "le bilan des martyrs risque d'être très lourd".
La veille, le Comité syrien de défense des droits de l'Homme, basé à Londres, avait fait état de "72 morts jusque là" et Amnesty international, citant des militants locaux, avait parlé d'au moins 75 morts sous les balles des forces de sécurité.
De son cô té, l'agence officielle syrienne Sana a fait état de dix morts et une trentaine de blessés, dont des membres des forces de sécurité dans des attaques de "groupes criminels armés" à Ezreh, Homs et Damas.
Selon la version officielle syrienne, les forces de l'ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau uniquement pour empêcher des heurts "entre certains manifestants et citoyens" et "protéger des biens privés". Le régime attribue depuis le 15 mars les violences à "des gangs criminels armés".
La journée de vendredi à été l'une des plus sanglantes depuis le début de la contestation. Le 23 mars, plus de 100 personnes avaient été tuées à Deraa par les forces de l'ordre.