Tapis rouge magique au Festival de Toronto, de U2 à Brad Pitt
AFP
Toronto - Toronto déroule jusqu'au 18 septembre un tapis rouge magique pour la 36e édition du Festival du film, avec un impressionnant déferlement de stars hollywoodiennes, de Brad Pitt à... Sarah Palin, l'égérie conservatrice américaine qui fait l'objet d'un documentaire.
Brad Pitt
Fendant une foule dense de fans, Bono a signé des dizaines d'autographes derrière ses lunettes spectaculaires. Peu de groupes, dans l'histoire du rock, ont la longévité de U2: Guggenheim, oscarisé pour "Une Vérité qui dérange", sur le changement climatique, a voulu comprendre pourquoi.
Dès vendredi, Brad Pitt et George Clooney prendront la relève: le premier pour l'avant-première mondiale de "Moneyball" de Bennett Miller ("Capote") sur le monde du base-ball, film pour lequel l'acteur a bataillé des années et qu'il co-produit.
Quant à George Clooney, il vient ici avec "Les Marches du pouvoir", ("The Ides of March") thriller politique qu'il a réalisé et qu'il interprète, déjà en ouverture de la Mostra de Venise fin août.
Contrairement à Venise, ou Cannes, Toronto n'est pas une compétition - même si le public et la presse internationale attribuent leur prix - mais plutôt une vitrine d'exposition majeure pour courts et longs-métrages, fictions et documentaires.
Les organisateurs ont parcouru le monde pour sélectionner plus de 330 films - dont 123 avant-premières mondiales - de 65 pays.
Cette édition qui s'ouvre pour la première fois par un documentaire accorde au genre une très large place, interpellant la société avec des films signés de grands noms du cinéma: sur les couloirs de la mort ("Into the Abyss" de Werner Herzog), l'eau ("Last call at the oasis", de Jessica Yu) ou sur l'ancienne candidate à la vice-présidence américaine Sarah Palin ("You Betcha!" de Nick Breommfield) - dont la venue n'est cependant pas prévue...
Mais le documentaire musical connait un véritable regain d'intérêt dans un contexte difficile pour l'industrie musicale, note Thom Powers, chargé de la programmation documentaire du festival.
"Le film consacré à Bruce Springsteen, l'an dernier ("The Promise: The Making of +Darkness on the Edge of Town+") a vraiment constitué un tournant", explique-t-il à l'AFP. "Ca montrait qu'un vétéran du rock peut encore capter un nouveau public et l'industrie musicale en a pris bonne note".
Toronto aligne d'ailleurs deux autres documentaires rock en premières mondiales: l'un sur Paul Mc Cartney, "The Love we make", qui suit l'ancien Beatles en répétition à New York dans les semaines post-11 Septembre 2001, et l'autre sur "La vie de Neil Young", le Canadien universel et intemporel de "Harvest".
Pour "The Industry", comme on dit à Hollywood pour désigner à la fois les paillettes et les dollars, le festival est devenu "le" rendez-vous de la rentrée cinématographique, mêlant glamour et business. Mais les productions du monde entier accourent elles-aussi pour y chercher l'exposition maximale et des diffuseurs internationaux.
C'est ainsi que Catherine Deneuve, Glenn Close, Luc Besson, Michael Winterbottom ou encore Sarah Polley, Freida Pinto, Ryan Gosling et Salma Hayek, stars, réalisateurs et producteurs se presseront sur le tapis rouge de Toronto.
En revanche, le cinéaste iranien Mojtaba Mirtahmasb qui devait présenter le film qu'il a co-réalisé avec Jafar Panahi a été "empêché" de quitter l'Iran, a annoncé jeudi son attachée de presse en France. Il sera représenté par sa femme et sa fille, selon les organisateurs.
Mirtahmasb était pourtant venu à Cannes en mai dernier pour présenter "Ceci n'est pas un film", co-réalisé avec Jafar Panahi, assigné à résidence à Téhéran.