Taro Aso envisagerait des législatives anticipées au Japon
Version française Pierre Sérisier
La défaite du Parti libéral démocrate aux élections municipales à Tokyo complique la situation politique du Premier ministre japonais Taro Aso qui envisage la convocation d'élections législatives anticipées, selon des médias locaux.
Face à ce mauvais résultat et face à une impopularité croissante, Aso a informé dimanche les parlementaires de son parti qu'il envisage de dissoudre la chambre basse dès mardi et qu'il a l'intention de rendre sa décision publique lundi, rapporte l'agence de presse Kyodo.
L'agence précise que le prochain scrutin législatif, qui doit être organisé au plus tard en octobre, pourrait avoir lieu le 8 août.
Plusieurs voix au sein du parti au pouvoir se sont élevées contre la convocation de législatives anticipées estimant que cela conduirait à un suicide politique.
Le PLD semble s'interroger pour savoir s'il doit aller à la bataille électorale alors que Taro Aso est toujours à la tête du gouvernement.
Interrogé sur cette question, Nobuteru Ishihara, chef du parti, a soigneusement évité de répondre.
"Le fait que le PLD ne parvienne pas à s'unir y compris sur ce point (la position d'Aso) est une des raisons qui expliquent ce jugement sévère", a-t-il dit. "Tant que nous ne serons pas parvenus à surmonter cela, nous ne pourrons pas regagner la confiance des gens."
Ishihara a reconnu qu'Aso pouvait décider de la date de convocation des élections législatives mais il a estimé que du temps était nécessaire pour retrouver une unité au sein du parti.
La chaîne NHK a précisé que le secrétaire général du gouvernement Takeo Kawamura et le secrétaire général du LPD, Hiroyuki Hosoda, ont eu une entrevue pour discuter de l'élection de dimanche.
Les deux hommes se sont accordés sur le fait que la défaite enregistrée à Tokyo ne risque pas d'affecter la politique nationale et qu'elle n'est pas imputable à Aso lui-même.
Malgré cela, un autre dirigeant du parti s'exprimant sous couvert d'anonymat et cité par Kyodo a estimé qu'il "s'agit d'un grave revers pour le gouvernement d'Aso."
La cote de popularité d'Aso est tombée en-dessous des 20%.