Tempête: 50 morts au dernier bilan, le président Sarkozy sur place
AFP
L'Aiguillon-Sur-Mer - Alors que les secours exploraient encore les zones inondées pour retrouver les disparus, le président Nicolas Sarkozy a annoncé lundi des aides pour les victimes de la tempête Xynthia qui a fait au moins 50 morts en France.
"La réflexion va être engagée sur le plan de l'urbanisme pour qu'une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus", a-t-il dit.
Mais, pour l'instant, "l'urgence c'est d'entourer les familles qui ont des disparus et des morts", a-t-il affirmé avant d'annoncer le déblocage de 3 millions d'euros pour les victimes.
Le chef de l'Etat a aussi annoncé "un plan spécial" pour les ostréiculteurs alors que la tempête a provoqué des dégâts considérables chez les producteurs installés entre l'île d'Oléron (Charente-maritime) et l'île de Noirmoutier (Vendée).
Le principal syndicat agricole, la FNSEA, prédit aussi d'"énormes pertes" pour les agriculteurs alors que les rafales de vent ont atteints 150 km à l'intérieur des terres dans la nuit de samedi à dimanche.
La moitié des salines de Guérande sont inondées après la rupture d'une grande digue et des travaux de colmatage sont en cours pour éviter de nouvelles Inondations en raison de grandes marées attendues jusqu'à mercredi.
Sur le littoral vendéen, les secours ont continué d'explorer les maisons toujours submergées.
Un total de 26 corps ont été retrouvés sur le secteur de La-Faute-sur-Mer et l'Aiguillon-sur-Mer, les communes les plus touchées par les inondations. Une chapelle ardente a été installée près du funérarium local, une messe sera célébrée dimanche à Notre-Dame de Paris pour les victimes de la tempête.
"Ce qui s'est produit notamment en Vendée, c'est une conjonction extraordinairement rare, pour ne pas dire exceptionnelle de grande marée, de dépression, de la tempête elle-même et le fait que cela s'est produit la nuit", a souligné le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Mais les voix s'élèvent pour dénoncer les permis de construire accordés dans les zones côtières. "Il faut être raisonnable et construire à des distances plus importantes" de la mer, a ainsi déclaré le président du conseil général de Vendée, Philippe de Villiers.
La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno a souligné de son côté qu'il fallait "durcir les règles" de construction dans les zones inondables et derrière les digues. "Il y a des zones où on ne peut absolument pas construire", mais "on subit des pressions, c'est clair", a-t-elle dit.
Une étude présentée en octobre 2008 par la DDE de Vendée affirmait ainsi que la commune de la Faute-sur-Mer avait été construite "sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque". Cette étude avertissait que "la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l'estuaire du Lay et de submersion marine pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant".
Lundi matin, environ 170.000 foyers étaient toujours sans téléphone fixe ou sans électricité.
A la mi-journée, la préfecture de la Charente-maritime s'est inquiétée du risques de nouvelles submersions du fait de la conjonction de vents de secteur ouest et de la grande marée attendue pour la fin de journée.