Trois navires officiels chinois dans les eaux territoriales des Senkaku
AFP
Tokyo - Trois navires gouvernementaux chinois sont entrés quelques heures samedi dans les eaux territoriales japonaises de l'archipel des Senkaku, un groupe d'îles revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu, ont annoncé les garde-côtes japonais.
La dernière incursion chinoise remontait au 7 janvier. Le gouvernement japonais avait dès le lendemain convoqué l'ambassadeur de Chine, une première depuis l'entrée en fonction le 26 décembre du Premier ministre Shinzo Abe, réputé dur en diplomatie.
Mercredi, ce dernier a d'ailleurs entamé une tournée en Asie du sud-est (Vietnam, Thailande, Indonésie), qu'il a dû écourter en raison de la crise des otages en Algérie, dans le but affiché de resserrer les liens avec cette région face au puissant voisin chinois.
Vendredi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a pour sa part lancé un avertissement à peine voilé à la Chine au sujet du conflit qui l'oppose à Tokyo en mer de Chine orientale: "Nous ne voulons voir aucune action unilatérale qui chercherait à saper l'administration japonaise", a-t-elle déclaré en présence du chef de la diplomatie nippone, Fumio Kishida, venu préparer une prochaine visite de Shinzo Abe.
Hillary Clinton a également dit rejeter "toute action de qui que ce soit qui pourrait aggraver les tensions (...) qui saperaient la paix, la sécurité et la croissance économique dans cette région".
Pékin envoie régulièrement des navires, et dernièrement des avions, autour de l'archipel, depuis que Tokyo a nationalisé en septembre trois des cinq îles qui le composent en les achetant à leur propriétaire privé nippon.
Le conflit s'est aggravé immédiatement après cette nationalisation, provoquant au passage d'importantes répercussions économiques pour de nombreuses entreprises japonaises, notamment dans le secteur automobile.
Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, avaient eu lieu dans de nombreuses villes chinoises pendant une semaine, avant que Pékin ne mette le holà. Mais des navires gouvernementaux chinois croisent depuis lors près ou dans les eaux territoriales de ces îlots.
L'archipel inhabité est situé à 200 km au nord-est des côtes de Taïwan et 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon), en mer de Chine orientale. Outre sa position hautement stratégique, l'archipel recèlerait des hydrocarbures dans ses fonds marins.
Alors que le nouveau gouvernement japonais de M. Abe, qui exclut toute discussion sur la souveraineté de ces îles, étudie la possibilité de stationner des équipements militaires à proximité des îles Senkaku, Pékin a annoncé récemment qu'elle comptait réaliser une étude topographique de la zone dans le cadre d'un programme de cartographie par étapes des "îles et récifs du territoire" chinois, selon Chine nouvelle.