Tunisie: Alliot-Marie dénonce des "mensonges" et ne démissionnera pas

AFP

Paris - La ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a récusé mercredi les "mensonges" du Canard enchaîné, qui affirme qu'elle a voyagé dans un avion appartenant à un proche du clan Ben Ali, et assuré qu'elle ne démissionnerait pas sur de "fausses" accusations.

Michèle Alliot-Marie
Michèle Alliot-Marie
"Pour des choses qui sont fausses, pour des assertions, non, pas du tout", a répondu Mme Alliot-Marie à la presse qui lui demandait, à la sortie du Conseil des ministres, si elle envisageait de démissionner comme le réclame l'opposition de gauche.

"Je crois qu'il y a des vrais sujets, je réponds uniquement sur ces choses puisque je n'aime pas qu'on dise des mensonges en ce qui me concerne", a poursuivi la chef de la diplomatie française.

Le Canard enchaîné révèle mercredi que Mme Alliot-Marie et son conjoint, le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Ollier, ont utilisé entre Noël et le Jour de l'An un jet privé pour aller de Tunis à Tabarka. Ce voyage est intervenu alors que la révolte tunisienne avait commencé quelque deux semaines auparavant.

L'hebdomadaire satirique présente Aziz Miled, le propriétaire de l'avion et de l'hô tel où a séjourné le couple Ollier/Alliot-Marie, comme un proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali.

"A mon arrivée à Tunis, un ami qui se rendait à Tabarka avec son avion nous a proposé de faire le vol avec lui plutô t que de faire les deux heures de voiture comme prévu. Il n'a pas mis son avion à ma disposition, nous l'avons accompagné dans son déplacement", a expliqué Mme Alliot-Marie.

"Ce monsieur est surtout une victime du clan Ben Ali, il a été spolié par M. Trabelsi qui est entré de force dans le capital de sa société", a-t-elle ajouté, précisant que "les Tunisiens ont réintroduit ce monsieur dans ses droits en lui rendant sa part de capital".

Cet homme d'affaires fait cependant partie d'une liste de personnes dont la Suisse a gelé les avoirs le 19 janvier, du fait de son association avec Belhassen Trabelsi.

Le patron de l'opposition socialiste à l'Assemblée Nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé que Michèle Alliot-Marie s'était "totalement disqualifiée" avec "son voyage en Tunisie" et n'avait "plus sa place au gouvernement".

La ministre avait déjà été vivement critiquée pour ses différentes déclarations sur la Tunisie, notamment son offre de coopération policière au régime de l'ex-président trois jours avant sa chute.


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