Tunisie : Fakhfakh appelle Ennahdha à préserver l’actuelle coalition gouvernementale

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Le Premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh a appelé, jeudi, le mouvement Ennahdha (d’obédience islamique, 54 députés / 217) à préserver l’actuelle coalition gouvernementale, renouvelant son refus d'élargir cette coalition à d'autres partis.

Lors de l’interview accordée au site d'information tunisien "Nawaat", Fakhfakh a rappelé que son gouvernement est le fruit d’intenses négociations menées au terme de l’échec du gouvernement d’Habib Jomli à obtenir la confiance du Parlement, « l’actuel gouvernement est né par césarienne », a-t-il souligné.

Et d’ajouter que la coalition gouvernementale n’a pas eu plus de quatre mois pour mieux se connaitre et qu'il y avait des différences de point de vues entre ses membres, au niveau des partis et des blocs parlementaires, mais que l’équipe gouvernementale a quand même su faire preuve de cohésion et relever le défi posé par la crise liée à la pandémie de coronavirus.

« Nous travaillons aujourd’hui à investir dans la coalition actuelle, afin de l’unifier de manière à ce qu’elle réussisse à gérer d’autres chantiers auxquels nous sommes appelés faire face », a expliqué le chef du gouvernement tunisien.

La coalition se compose de 4 partis principaux et d'un bloc parlementaire : le mouvement Ennahdha, le courant démocrate (social-démocrate - 22 députés), le mouvement Echaab (Nassérien - 15 députés), le parti Tahya Tounes (libéral - 14 députés) et le bloc de le réforme nationale (indépendants et partis libéraux - 16 députés).

Réagissant aux appels à l’élargissement de la coalition, Fakhfakh a souligné que son « gouvernement resterait en place jusqu’au terme de son mandat, dans 5 ans »,

Fakhfakh a dans ce sens appelé « les familles politiques qui forment la coalition à travailler ensemble et à trouver des terrains d’entente, ajoutant : « Nous ne serons jamais en désaccord quand il s’agira de l’intérêt supérieur de la Tunisie ».

Dans un communiqué publié le 19 juin, Ennahdha avait réitéré « sa conviction du besoin urgent du pays d'élargir la coalition gouvernementale, afin de mener à bien les réformes nécessaires et de faire face aux demandes de développement dans le cadre d'un large consensus national ».

S’agissant des soupçons de conflits d'intérêts soulevés par Chawki Tabib, président de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC), Fakhfakh a déclaré : « Monsieur Chawki n’est pas juge, c’est la justice qui doit trancher et la loi s’appliquera à tous ».

Fakhfakh a reconnu que le fait de soulever cette question (soupçon de conflits d'intérêts) avait quelque peu sapé la confiance en ce gouvernement.

« Il y a eu un doute et une confusion concernant le gouvernement (auprès de l’opinion publique) ».

Fakhfakh a affirmé avoir respecté les délais légaux pour renoncer à ses responsabilités au sein des sociétés dans lesquelles il détenait des actions, ajoutant qu’il avait mis ses actions en vente.

Chawki Tabib, président de l’INLUCC, avait déclaré lors d'une session parlementaire, tenue lundi : « Nous sommes confrontés à une situation de conflit d'intérêts concernant le Premier ministre Elyes Fakhfakh ».

Et le président de l’INLUCC de souligner : « Fakhfakh a déclaré ses biens après sa nomination au poste de Premier ministre le 27 février, et il a indiqué qu'il détenait des actions de 5 sociétés (qu'il n'a pas nommées), mais sa déclaration ne mentionnait pas que toutes ou certaines de ces sociétés entretenaient des relations commerciales avec l'État. »

Chawki Tabib a indiqué que l’INLUCC juge nécessaire la résiliation des contrats passés par ces sociétés avec l’Etat, affirmant qu’ils ont été signés alors que Fakhfakh était déjà chef du gouvernement.


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