Tunisie: des salafistes liés à Al-Qaïda menacent le gouvernement islamiste

AFP

Tunis - Les partisans du chef jihadiste présumé Abou Iyadh, en cavale depuis l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis en septembre, ont menacé jeudi de faire tomber le gouvernement tunisien dirigé par les islamistes du parti Ennahda.

Abou Iyadh
Abou Iyadh
"Aux sages d'Ennahda, s'il en reste, retenez votre malade, sinon il sera la cible de notre guerre qui le fera tomber", ont-ils affirmé, en référence au chef du gouvernement Ali Larayedh, dans un message diffusé sur leur page Facebook "'Ansar al-Charia" (partisans de la loi islamique).

Ils appellent Ennahda à "se rattraper...sinon vous n'aurez pas à entendre notre réponse, vous la verrez de vos propres yeux".

Mardi, M. Larayedh, ministre de l'Intérieur dans le précédent gouvernement, a confirmé au quotidien Le Monde qu'Abou Iyadh était impliqué dans la violence et le trafic d'armes qui menacent la sécurité du pays.

M. Larayedh était devenu la bête noire d'Abou Iyadh depuis l'arrestation de militants salafistes à la suite de l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis qu'il est accusé d'avoir orchestrée.

Il avait auparavant établi un lien entre ce groupe et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) après des combats armés en décembre dans lesquels un gendarme tunisien a été tué à la frontière avec l'Algérie. Les autorités avaient ensuite annoncé l'arrestation de 16 members d'un groupe jihadiste lié à Aqmi.

La police tunisienne a annoncé ces derniers mois plusieurs saisies d'armes et de nombreuses interpellations de suspects parmi les salafistes qui ont aussi été accusés du meurtre de l'opposant Chokri Belaïd en février.

Mardi, de passage à Tunis, le commandant des forces américaines en Afrique (Africom) Carter Ham a estimé que "la menace d'Al-Qaïda dans la région est très sérieuse. Il me paraît très clair qu'Al-Qaïda veut s'établir en Tunisie".


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