Tunisie: la presse brocarde l'échec de l'arrestation d'un chef salafiste
AFP
Tunis - La presse tunisienne critiquait vivement mardi l'échec la veille de l'arrestation d'un chef d'un groupe salafiste jihadiste tunisien, recherché après l'attaque de l'ambassade américaine, et qui a prêché en plein centre de Tunis sans que la police présente n'intervienne.
Seif Allah Ibn Hussein
"Coupable ou innocent, la moindre des choses c'est qu'on aurait pu arrêter le suspect ne serait-ce que pour sauver les apparences", poursuit le journal.
Seif Allah Ibn Hussein --alias Abou Iyadh--, chef du courant "Ansar al-charia" (Partisans de la charia) a prêché lundi après-midi dans la mosquée Al-Fatah du centre de Tunis entouré de ses partisans et en est reparti malgré la présence en grand nombre, au début de son prêche, des forces de sécurité venues l'arrêter.
Le quotidien Le Temps relève ainsi que Abou Iyadh a pu répandre son "venin vindicatif à la mosquée Al-Fatah avant qu'on ne le prévienne et qu'on ne lui donne le temps de déguerpir, cela évoque un scénario de déjà vu : c'est comme cela que (Oussama) ben Laden a nargué les Américains durant des décennies".
Abou Iyadh a accusé lundi dans son prêche la police d'avoir provoqué les manifestants qui ont attaqué l'ambassade américaine vendredi et appelé à la démission du ministre de l'Intérieur Ali Larayedh.
Le porte-parole du ministère Khaled Tarrouche, cité par la presse tunisienne mardi, a expliqué que les forces policières ne sont pas intervenues, bien que le leader salafiste soit recherché, pour éviter de nouveaux débordements.
"Les unités des forces de sécurité ont procédé à un recul tactique pour ne pas entrer en confrontation avec les groupes salafistes présents", a-t-il dit, ajoutant que l'arrestation était "reportée (...) à une date ultérieure".
Quatre personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées lorsqu'une manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis contre un film islamophobe avaient dégénéré en violences vendredi.