UMP: Sarkozy s'active pour calmer une crise de plus en plus profonde

AFP

Paris - L'ancien champion de la droite Nicolas Sarkozy est intervenu directement mardi pour tenter d'éteindre l'incendie à l'UMP, la crise devenant encore plus profonde avec la création par les fillonistes d'un groupe distinct à l'Assemblée nationale pour faire plier Jean-François Copé.

Jean-François Copé et François Fillon
Jean-François Copé et François Fillon
Alors qu'il s'activait ces derniers jours en coulisses, l'ancien chef de l'Etat a cette fois demandé et obtenu que François Fillon et Jean-François Copé se rencontrent mardi, à l'Assemblée nationale.

Pour Nicolas Sarkozy, "tout est préférable à une scission", a indiqué à l'AFP son entourage.

Une telle scission s'est amorcée mardi avec l'annonce de la création par les fillonistes d'un nouveau groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, baptisé Rassemblement-UMP. Une manière de faire "chambre à part", comme l'a dit l'un d'eux, le député de Savoie Dominique Dord.

Mais François Fillon a aussitôt promis que ce groupe retournerait au bercail si le président contesté du parti, Jean-François Copé, acceptait d'organiser une nouvelle élection des adhérents d'ici à trois mois pour désigner un président à l'UMP.

"Soit notre appel est entendu et alors nous sauverons l'UMP ensemble par la démocratie. Soit notre appel est méprisé et alors j'en tirerai toutes les conséquences politiques", a averti François Fillon, qui réunissait mardi ses soutiens parlementaires au Musée social de Paris.

Sans accéder à ses demandes, Jean-François Copé a fait un pas en direction de son adversaire, en lui proposant d'organiser un référendum auprès des militants pour leur demander s'ils souhaitent un nouveau vote.

Le président contesté de l'UMP a également demandé à l'ancien Premier ministre de "renoncer à la création" de son groupe dissident à l'Assemblée.

Lundi, Nicolas Sarkozy s'était déjà montré ouvert à l'idée d'un nouveau vote, lors d'un déjeuner avec François Fillon. Cette solution pourrait permettre de sortir de l'impasse dans laquelle est plongée l'UMP depuis le vote très contesté de ses adhérents, il y a dix jours.

Fillon, combien de divisions?

Lundi, la commission des recours de l'UMP, dont les fillonistes ne reconnaissent pas la légitimité, avait de nouveau proclamé Jean-François Copé président de l'UMP, avec 952 voix d'avance, et non plus 98 comme lors de la proclamation des premiers résultats le 19 novembre.

Le camp Fillon dénonce notamment le manque de neutralité des membres de la commission, dont six sur neuf ont soutenu un candidat pendant la campagne (4 pro-Copé, 2 pro-Fillon).

"Cette culture du pouvoir où tout est permis, où rien n'est transparent, n'est pas digne d'un grand parti moderne", a attaqué mardi l'ancien Premier ministre, qui avait déjà parlé de "mafia" la semaine dernière.

"Statutairement (...), nous n'avons absolument pas le droit de provoquer des élections comme ça, au seul motif que c'est un ultimatum qui est lancé par celui qui n'a pas été proclamé élu", avait répliqué Jean-François Copé.

Combien de députés, parmi les 198 étiquetés UMP, seraient prêts à suivre François Fillon dans son aventure, même éphémère? "Plus de 50", selon Laurent Wauquiez. "Plus d'une soixantaine", a renchéri Dominique Dord. Au Sénat, la révolution se ferait de l'intérieur puisque, selon l'ex-ministre Gérard Longuet, les fillonistes sont majoritaires au sein de l'UMP au Palais du Luxembourg.

Cette issue "serait irréparable", a averti le chef de file des députés UMP à l'Assemblée, Christian Jacob. "Cela n'a pas de sens d'avoir un parti et deux groupes parlementaires", a-t-il ajouté.


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