USA : Obama promet de réduire le déficit, mais après la relance de l'emploi

AFP

Washington - Le président américain Barack Obama a promis mercredi soir de venir en aide sans tarder à ses compatriotes touchés ou menacés par le chômage, tout en donnant des gages de sa volonté de réduire le déficit budgétaire record du pays.

Barack Obama
Barack Obama
Tentant une synthèse entre deux objectifs a priori inconciliables (le soutien de l'emploi par des mesures de relance et l'assainissement des finances publiques), Obama a présenté sa recette : priorité à l'emploi en 2010, année électorale, et à la réduction du déficit l'année suivante.

"L'emploi doit être notre première préoccupation en 2010", a déclaré Obama devant le Congrès des Etats-Unis, à l'occasion de son premier discours sur l'état de l'Union.

Alors que les démocrates viennent de perdre leur majorité qualifiée au Sénat, le président a appelé les élus à agir vite et à lui présenter une nouvelle loi pour l'emploi "sans retard".

Les Américains doivent renouveler l'intégralité de la Chambre basse et le tiers du Sénat en novembre.

Rappelant que le taux de chômage atteint 10%, niveau que n'ont pas connu les gens nés après 1982, M. Obama a proposé d'allouer aux banques de proximité 30 milliards de dollars sur les fonds remboursés par les grands établissements de Wall Street renfloués par l'Etat, alors que ces fonds doivent en théorie être affectés à la réduction du déficit.

L'idée est de permettre aux petites banques, principales sources de financement des PME, d'aider ces entreprises, moteur véritable de la création d'emplois.

En complément de cette annonce chiffrée, le président à fait plusieurs autres propositions de soutien à l'emploi, d'un coût non déterminé, mais susceptibles d'avoir un effet non négligeable sur les finances de l'Etat.

Il a ainsi annoncé un crédit d'impôt pour "plus d'un million de petites entreprises recrutant de nouveaux employés ou relevant les salaires", redit son projet d'éliminer "tous les impôts sur les plus-values sur les investissements dans les petites entreprises" et souhaité fournir "des incitations fiscales pour toutes les entreprises [...] qui investissent dans de nouvelles usines et de nouveaux équipements".

Il a aussi promis de continuer à favoriser le développement des infrastructures, comme le train à grande vitesse, et de créer une "Initiative nationale" pour doubler les exportations du pays en cinq ans afin de créer deux millions d'emplois.

Alors que les Etats-Unis ont accusé un déficit record de près de 1.416 milliards de dollars en 2009, M. Obama a redit qu'il avait hérité de finances publiques catastrophiques de son prédécesseur George Bush fils et a donné des gages de sa volonté de ramener le déficit à des niveaux viables.

Disant refuser de transmettre le problème du déficit "aux prochaines générations", il a annoncé qu'il allait créer par décret une commission chargée de résorber le déficit budgétaire.

Il a aussi confirmé qu'à partir de 2011, les dépenses autres que celles relatives à la sécurité nationale, aux retraites et aux assurances sociales seraient gelées, mais ce gel ne concernera que 15% des dépenses fédérales et ne devrait faire économiser que 250 milliards de dollars en 10 ans.

En attendant, le Congrès prévoit un nouveau déficit budgétaire énorme (près de 1.350 milliards de dollars) pour l'exercice en cours, qui s'achèvera fin septembre.

L'opposition républicaine a réagi au discours de M. Obama en estimant que le gel des dépenses était "louable" mais insuffisant.


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