Ukraine: manifestation pro-russe à Donetsk, tension en Crimée
AFP
Donetsk (Ukraine) - Des activistes pro-russes essaient de pénétrer dans les locaux des services de sécurité à Donetsk pour libérer leur chef de file, le 6 mars 2014
Une grande manifestation pro-russe doit se tenir samedi à Donetsk, bastion russophone de l'est de l'Ukraine, alors que la tension reste toujours aussi vive en Crimée (sud), où le parlement local a décidé de se séparer de Kiev.
Donetsk est la capitale du Donbass, un bassin minier frontalier de la Russie, dont est originaire le président déchu Viktor Ianoukovitch. Depuis sa fuite en Russie, cette région est agitée par de vives tensions entre pro-russes et défenseurs de l'unité de l'Ukraine.
Les partisans d'un ralliement à Moscou ont déjà occupé pendant trois jours l'administration régionale et y ont hissé le drapeau russe blanc bleu rouge, avant d'être délogés par la police jeudi au petit matin. En outre, des manifestations concurrentes des deux camps ont réuni des milliers de personnes, tournant mercredi soir à la bagarre générale.
Signe que les autorités prennent la menace au sérieux, la justice a ouvert une enquête sur l'"atteinte à l'intégrité nationale" contre Pavel Goubarev, un homme d'affaires local propulsé leader des pro-russes, au même titre que les dirigeants de Crimée qui ont demandé le rattachement à Moscou. Il a été arrêté jeudi et risque dix ans de prison.
- "Une Ukraine indivisible" -
Serguiï Tarouta, un homme d'affaires nommé gouverneur par les nouvelles autorités de Kiev, a réuni vendredi les représentants de la société civile, qui ont adopté un texte appelant à "une Ukraine indivisible".
A l'issue d'une semaine agitée, le premier adjoint au maire de Donetsk, Sergueï Bogatchev, voit des "signes de stabilisation" grâce à l'arrestation du leader pro-russe. "Mais il conserve des partisans en ville", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP. L'élu estime que le mouvement séparatiste est mené par "un petit groupe" avec "une influence évidente" de Moscou.
La situation est en revanche toujours aussi tendue en Crimée, où vendredi, pour la deuxième journée consécutive, les observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été empêchés de pénétrer dans la péninsule par des hommes armés et cagoulés en treillis qui arboraient des drapeaux russes.
Les observateurs ont pour mission de tenter de faire retomber la tension en Crimée, où le Parlement local a décidé de se séparer de Kiev et d'organiser le 16 mars un référendum de rattachement de la Crimée à la Russie.
Signe de vives tensions sur la péninsule ukrainienne occupée par les troupes russes, des militants ont pénétré vendredi soir sur le territoire d'une base des forces aériennes ukrainiennes à Sébastopol.
Soumis à des sanctions économiques et diplomatiques des Etats-Unis et de l'Union européenne, Moscou a menacé d'avoir recours à l'arme énergétique. Le géant russe Gazprom a mis en garde Kiev contre une interruption de ses exportations de gaz si le nouveau pouvoir ne s'acquittait pas au plus vite de ses quelque deux milliards de dollars de dette.
Cette annonce a ébranlé les principales bourses européennes. Paris a cédé 1,15%, Londres 1,12%, mais c’est Francfort qui a subi la plus forte baisse, cédant 2,01%.
A Moscou, une manifestation de soutien aux habitants de Crimée a réuni plus de 65.000 personnes, selon la police.
- Echec des négociations -
Sur la scène diplomatique, malgré d'intenses consultations depuis une semaine, Occidentaux et Russes n'ont pas réussi à trouver une issue à la crise qui a éclaté fin février.
Après des tergiversations, Bruxelles et Washington ont finalement brandi l'arme des sanctions diplomatiques et économiques.
Le président américain Barack Obama a salué vendredi les "positions coordonnées" de l'Union européenne et des Etats-Unis face à la Russie dans la crise ukrainienne au cours d'une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Vendredi, pendant son second long entretien téléphonique avec Vladimir Poutine en moins d'une semaine, Barack Obama a ajouté que la Russie avait violé la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui conduisait les Etats-Unis "à prendre des mesures de représailles, en coordination avec ses partenaires européens".
Pour sa part, Vladimir Poutine a mis en garde son homologue américain contre le risque de "sacrifier" les relations américano-russes pour des "problèmes internationaux isolés", selon le Kremlin.
Engagé dans la plus grave épreuve de force avec Moscou depuis la chute de l'URSS, le président Obama a ordonné des restrictions de visas et autorisé des gels d'avoirs, visant potentiellement des responsables russes et ukrainiens.
Les dirigeants européens ont pour leur part suspendu les négociations sur les visas avec la Russie et menacé de prendre davantage de sanctions, notamment économiques, si la situation continuait à se détériorer.
Dans la soirée, son porte-parole Dmitri Peskov a assuré que la Russie ne cherchait pas une nouvelle Guerre froide. "On voudrait l'éviter, j'espère (...) qu'elle n'a pas encore commencé et qu'elle ne commencera pas", a-t-il déclaré.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé jeudi que l'UE allait signer les volets politiques de l'accord d'association avec Kiev avant l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine. Le refus du président Viktor Ianoukovitch de signer cet accord a été à l'origine du mouvement de contestation.
Donetsk est la capitale du Donbass, un bassin minier frontalier de la Russie, dont est originaire le président déchu Viktor Ianoukovitch. Depuis sa fuite en Russie, cette région est agitée par de vives tensions entre pro-russes et défenseurs de l'unité de l'Ukraine.
Les partisans d'un ralliement à Moscou ont déjà occupé pendant trois jours l'administration régionale et y ont hissé le drapeau russe blanc bleu rouge, avant d'être délogés par la police jeudi au petit matin. En outre, des manifestations concurrentes des deux camps ont réuni des milliers de personnes, tournant mercredi soir à la bagarre générale.
Signe que les autorités prennent la menace au sérieux, la justice a ouvert une enquête sur l'"atteinte à l'intégrité nationale" contre Pavel Goubarev, un homme d'affaires local propulsé leader des pro-russes, au même titre que les dirigeants de Crimée qui ont demandé le rattachement à Moscou. Il a été arrêté jeudi et risque dix ans de prison.
- "Une Ukraine indivisible" -
Serguiï Tarouta, un homme d'affaires nommé gouverneur par les nouvelles autorités de Kiev, a réuni vendredi les représentants de la société civile, qui ont adopté un texte appelant à "une Ukraine indivisible".
A l'issue d'une semaine agitée, le premier adjoint au maire de Donetsk, Sergueï Bogatchev, voit des "signes de stabilisation" grâce à l'arrestation du leader pro-russe. "Mais il conserve des partisans en ville", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP. L'élu estime que le mouvement séparatiste est mené par "un petit groupe" avec "une influence évidente" de Moscou.
La situation est en revanche toujours aussi tendue en Crimée, où vendredi, pour la deuxième journée consécutive, les observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été empêchés de pénétrer dans la péninsule par des hommes armés et cagoulés en treillis qui arboraient des drapeaux russes.
Les observateurs ont pour mission de tenter de faire retomber la tension en Crimée, où le Parlement local a décidé de se séparer de Kiev et d'organiser le 16 mars un référendum de rattachement de la Crimée à la Russie.
Signe de vives tensions sur la péninsule ukrainienne occupée par les troupes russes, des militants ont pénétré vendredi soir sur le territoire d'une base des forces aériennes ukrainiennes à Sébastopol.
Soumis à des sanctions économiques et diplomatiques des Etats-Unis et de l'Union européenne, Moscou a menacé d'avoir recours à l'arme énergétique. Le géant russe Gazprom a mis en garde Kiev contre une interruption de ses exportations de gaz si le nouveau pouvoir ne s'acquittait pas au plus vite de ses quelque deux milliards de dollars de dette.
Cette annonce a ébranlé les principales bourses européennes. Paris a cédé 1,15%, Londres 1,12%, mais c’est Francfort qui a subi la plus forte baisse, cédant 2,01%.
A Moscou, une manifestation de soutien aux habitants de Crimée a réuni plus de 65.000 personnes, selon la police.
- Echec des négociations -
Sur la scène diplomatique, malgré d'intenses consultations depuis une semaine, Occidentaux et Russes n'ont pas réussi à trouver une issue à la crise qui a éclaté fin février.
Après des tergiversations, Bruxelles et Washington ont finalement brandi l'arme des sanctions diplomatiques et économiques.
Le président américain Barack Obama a salué vendredi les "positions coordonnées" de l'Union européenne et des Etats-Unis face à la Russie dans la crise ukrainienne au cours d'une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Vendredi, pendant son second long entretien téléphonique avec Vladimir Poutine en moins d'une semaine, Barack Obama a ajouté que la Russie avait violé la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui conduisait les Etats-Unis "à prendre des mesures de représailles, en coordination avec ses partenaires européens".
Pour sa part, Vladimir Poutine a mis en garde son homologue américain contre le risque de "sacrifier" les relations américano-russes pour des "problèmes internationaux isolés", selon le Kremlin.
Engagé dans la plus grave épreuve de force avec Moscou depuis la chute de l'URSS, le président Obama a ordonné des restrictions de visas et autorisé des gels d'avoirs, visant potentiellement des responsables russes et ukrainiens.
Les dirigeants européens ont pour leur part suspendu les négociations sur les visas avec la Russie et menacé de prendre davantage de sanctions, notamment économiques, si la situation continuait à se détériorer.
Dans la soirée, son porte-parole Dmitri Peskov a assuré que la Russie ne cherchait pas une nouvelle Guerre froide. "On voudrait l'éviter, j'espère (...) qu'elle n'a pas encore commencé et qu'elle ne commencera pas", a-t-il déclaré.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé jeudi que l'UE allait signer les volets politiques de l'accord d'association avec Kiev avant l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine. Le refus du président Viktor Ianoukovitch de signer cet accord a été à l'origine du mouvement de contestation.