Un A310 s'abîme près des Comores, 152 disparus, un survivant
Reuters
Un Airbus A310-300 de Yemenia Airways parti de Sanaa, au Yémen, avec 153 personnes dont 66 Français à bord, s'est abîmé dans la nuit de lundi à mardi dans l'océan Indien, près de l'archipel des Comores, peu avant son atterrissage.
Des corps ont été récupérés par ailleurs, a dit un responsable de l'aviation civile yéménite. Des débris de l'appareil ont aussi été localisés, selon l'organisme régional de sécurité aérienne.
C'est le deuxième accident impliquant un Airbus en moins d'un mois après le drame du vol AF 447 Rio-Paris qui a fait 228 morts le 1er juin.
La compagnie yéménite Yemenia Airways a précisé que 142 passagers, dont trois enfants, et onze membres d'équipage étaient à bord de l'appareil.
Selon Airbus, l'avion datait de 1990, totalisait 51.900 heures de vol, 17.300 vols, et opérait sous les couleurs de Yemenia depuis 1999.
Cet appareil avait été contrôlé en 2007 en France, des défauts avaient été constatés et il n'était pas réapparu depuis dans le pays, a dit sur i-télé le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.
Yemenia ne figure pas sur la liste noire des compagnies aériennes mais faisait l'objet d'un "contrôle renforcé" en France et devait être auditionnée prochainement au niveau européen, a-t-il ajouté.
MAUVAISES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
La catastrophe du vol IY626 s'est produite vers 01h50 locales mardi (20h50 GMT lundi) alors que l'appareil s'apprêtait à atterrir à Moroni, la capitale comorienne. L'avion est tombé "à moins de huit milles nautiques" des côtes, soit une quinzaine de kilomètres, a dit la préfecture de la Réunion.
A l'origine, un Airbus A330 de Yemenia Airways était parti de l'aéroport de Paris-Roissy lundi à 10h00 (08h00 GMT) avec 147 passagers et 11 membres d'équipage. Cet A330 a fait escale à Marseille, où 78 personnes ont embarqué, avant de décoller pour Sanaa où a été effectué un changement d'appareil, a expliqué une porte-parole d'Aéroports de Paris.
Soixante-sept des 147 passagers qui avaient embarqué à Roissy ont pris ensuite à Sanaa cet A310 de correspondance.
Le consul des Comores à Marseille, Stéphane Salord, a déclaré que 78 passagers étaient montés à Marseille dans l'A330 et que 61 d'entre eux se trouvaient à bord de l'appareil accidenté. "C'est pour nous un choc terrible", a-t-il dit.
Des cellules de crise et d'assistance ont été mises en place dans les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, et de Marseille, ainsi qu'à la préfecture de Marseille.
Une centaine de milliers de Comoriens vivent dans la région de Marseille. Les représentants locaux de la communauté ont dit à des journalistes s'être plaints dans le passé du mauvais état des avions de la compagnie en question.
De nombreux Comoriens résident en France, les Comores étant une ancienne colonie française devenue indépendante en 1975.
Airbus a précisé qu'une équipe de spécialistes allait être envoyée sur les lieux de l'accident. Les conditions météorologiques étaient mauvaises, a dit le directeur général adjoint de Yemenia Airways.
L'ARMÉE FRANÇAISE PARTICIPE AUX RECHERCHES
"Nous n'avons toujours pas d'information sur les causes de l'accident et nous ne savons pas s'il y a des survivants", a précisé à Reuters Mohammad al Soumairi.
"Les conditions météorologiques étaient mauvaises, avec un vent fort et une mer démontée. La vitesse du vent à l'aéroport de Moroni était de 61 km/h. Il y a peut-être d'autres facteurs", a-t-il ajouté.
Selon un responsable des Nations unies présent à l'aéroport de Moroni, la tour de contrôle a été informée de l'atterrissage proche de l'appareil, puis a perdu tout contact avec lui.
La France a dépêché des secours maritimes et aériens de la Réunion et de l'île française de Mayotte, qui fait partie de l'archipel des Comores.
Le président Nicolas Sarkozy a demandé aux armées de tout mettre en oeuvre pour porter secours aux éventuels survivants.
L'armée française a mobilisé un avion Transall basé à la Réunion transportant des équipes médicales, des bateaux pneumatiques et des plongeurs, a dit le porte-parole de l'état-major des armées françaises, Christophe Prazuck.
Le patrouilleur de la Marine nationale La Rieuse et la frégate Nivôse, qui opèrent d'ordinaire dans le sud de l'océan Indien, sont également en route pour les Comores, a-t-il ajouté.
Le ministre comorien de la Défense Hamid Bourhane a déclaré que l'armée comorienne avait envoyé des vedettes rapides dans une zone située entre le village de Ntsaoueni et l'aéroport de Moroni.
La compagnie aérienne Yemenia est détenue à 51% par le gouvernement yéménite et à 49% par le gouvernement saoudien. Sa flotte comprend deux Airbus 330-200, quatre Airbus 310-300 et quatre Boeing 737-800.
Avec Richard Lough, Inal Ersan, David Clarke et Thierry Lévêque et Laure Bretton, version française Pascal Liétout et Guy Kerivel, édité par Sophie Louet.