Né à Casablanca le 25 décembre 1949, après un bac mathématiques&technique, et une incursion à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, il s’engage dans l’Armée de l’Air. En 1978 il intègre la Délégation Générale pour l’Armement (DGA) en tant qu’ingénieur militaire (concours 74), spécialité aéronautique, et son brevet de pilote Corps Technique en poche.  (www.xplorair.com).

- Vous êtes natifs de Casablanca ? Racontez-nous

Oui, éffectivement, je suis né le 25 décembre 1949 à Casa et y suis resté jusqu’à l’âge de 7 ans. J’en ai un très bon souvenir. Nous habitions en plusieurs endroits : dans la rue de la Liberté, qui donnait sur le café Marcel Cerdan, la rue de Thlemcen, et j’allais à l’école de l’Institut Maintenon. Puis mon père a travaillé sept ans à Khouribga aux mines de phosphates. Pendant près d’un an, je n’ai pas été à l’école, et j’ai pu observé et me plonger dans la nature. J’ai beaucoup aimé…

En 6e et 5e, j’ai appris l’Arabe littéraire, et je trouvais très esthétique la caligraphie ! J’ai eu de très nombreux amis arabes, surtout grâce au footbal que je pratiquais intensément ! Du reste, je voulais devenir footballer professionnel : C’est râté ! (Rires)

En 1963, mon père a décidé de rentrer en France, car il pensait que c’était beaucoup mieux pour nos études. En septembre 63, en France, j’ai pu alors constater et subir le racisme en tant que « Pied-Noir » 

Et certains en plus des noms d’oiseaux, me lancaient des cailloux, mais mal leur en a pris, car au Maroc, lancer les pierres ça nous connaît !! Il n’a plus jamais recommencé !! (Rire).

Une nouvelle vie commençait, et il fallait s’adapter… Mais heureusement, j’avais fait le plein de Soleil !

- Vos liens aujourd’hui avec le Maroc ?
J’y suis retourné en 1980, comme en pèlerinage, et pour faire découvrir à ma femme ce qu’était le Maroc : elle a adoré ! (Rire). Curieusement, et déjà par simple pensée, c’est comme si je n’avais jamais quitté cette Terre qui m’a vu naître… et même si la France est un magnifique pays, la vibration qui baigne le Maroc est tout à fait particulière ! Je comprends pourquoi Sa Majesté Mohammed VI  en est le Suprême Chef Religieux…

- Vous êtes à la retraite mais avez le grand rêve de voler en voiture !
Une fois encore, ce rêve est de décoller, et en fait, de se rapprocher du Ciel, non ? je me le demande souvent…. Mais sur un plan bien plus matériel, j’aspire à offir à l’Humanité la troisième Dimension avant la fin de ce siècle. Ne pourrait-on pas alors parler de « Tapis Volant du 21e siècle » ? (Rire) Et comme ce serait vraiment extraordinaire si l’Xplorair PX200 (Personal Xplorair 200 km/h) décollait pour la première fois depuis Rabat ?!

- Où en êtes-vous avec votre l’auto volante ?
L’avancement du projet qui est fondé sur son Thermoréacteur – validé comme une véritable rupture technologique par les experts du domaine – est nominale. Le consortium constitué d’un grand motoriste européen (qui souhaite garder l’anonymat pour cause de concurrence), d’un non moins important laboratoire du CNRS (Centre national de recherche scientifique), et d’un PME de haute technologie, COMAT Aerospace est très actif. L’Etat, via la Direction générale de l’armement (ministère de la Défense et d’une grande direction (DGCIS) du ministère de l’Industrie finance ce consortium dont l’objectif est de valider le concept du Thermoréacteur. Une des applications en est l’Xplorair PX200 qui passera par la réalisation d’un Drone, et d’une maquette échelle 1 ou ½ qui devra être exposée au slon du Bourget de juin 2013. Enfin, une autre application très importante est la production de chaleur et d’électricité par cogénération dont les rendements sont proches de 90 %
Et d’autres applications encore, notamment dans le spatial…

- Vous avez reçu une aide d’1 million d’euros de la délégation générale de l’armement . Ce n’est pas énorme comme somme ?
Merci de poser cette question qui me permet de rétablir la vérité, malencontreusement « déformée » par vos collègues journalistes français :
1 – L’Etat ne finance jamais des individus, donc Michel Aguilar n’a jamais, et ne recevra jamais 1 million d’euros, ni même 1 seul euro de l’Etat !
2 – Le coût du programme est de 1,5 million d’euros dont seules les entreprises constitutives du consortium bénéficient selon certains pourcentage (voir le site de la DGA, programme RAPID :  )
3 – Les américains travaillent aussi sur le même cycle thermodynamique (cycle de Humphrey) mais sur une tout autre technologie : nous pensons que la notre est bien meilleure !  Et pour cela, le consortium US constitué de Pratt&Whitney, Rolls Royce et General Electric , ont, quant à eux, déjà reçu près de 40 millions de dollars !
4 – Nous, nous devrons faire beaucoup mieux, et avec beaucoup moins !!
5 – Merci de me donner l’opportunité de parler de mon pays, et Salam Alikoum !

Porpos receuillis par Hicham Mansouri (Agadir)
Etudiant en Licence professionnelle Journalisme