Un chef du Hamas tué dans les raids israéliens à Gaza
Le Monde.fr/AFP
Un des principaux chefs du Hamas, Nizar Rayan, ténor de l'aile la plus radicale du mouvement islamiste, connu pour ses talents d'orateur, a été tué jeudi 1er janvier lors d'un raid aérien israélien sur son immeuble dans le nord de la bande de Gaza. Ses quatre épouses, deux de ses filles et trois autres personnes sont également mortes lors de cette attaque.
Le Hamas avait dit un peu plus tôt accepter les propositions de l'Union européenne en vue d'une trêve – rejetées mercredi par Israël – mais sous plusieurs conditions : "que l'agression [israélienne] cesse, que le blocus soit levé, que tous les points de passage soient ouverts et que nous obtenions des garanties internationales que l'occupant ne recommencera pas cette guerre terroriste." Après le refus d'Israël, le mouvement islamiste avait promis de combattre "jusqu'au dernier souffle" en cas d'offensive terrestre. Dans un discours télévisé, le chef de gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait assuré que "le peuple palestinien vaincra les chars" israéliens.
Tzipi Livni à Paris jeudi
Parmi les cibles touchées mercredi par l'armée israélienne figurent les immeubles des ministères de la justice et de l'éducation, un bâtiment du Parlement palestinien, des tunnels de contrebande et des ateliers "de fabrication de roquettes", selon le communiqué. Quatre Palestiniens ont été tués et au moins une quarantaine blessés. Selon les services de santé palestiniens, le bilan de l'offensive israélienne s'établit désormais à quatre cents tués, côté palestinien, et deux mille blessés. Un quart des victimes sont des civils, estime l'ONU. Le Hamas a de son côté affirmé avoir tiré une roquette sur une base de l'armée israélienne dans la région de Beersheva, à 40 kilomètres de la bande de Gaza. Le mouvement islamiste a affirmé que les avions israéliens qui attaquent Gaza partent de cette base d'Hatzerim.
La Libye a déposé mercredi soir au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et son plein respect par Israël et le Hamas, mais ce texte devra être amendé pour pouvoir être accepté par les Occidentaux. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui n'exerce plus aucun contrôle sur Gaza, d'où ses forces ont été délogées par le Hamas en juin 2007, en a lui aussi appelé au Conseil de sécurité pour qu'il adopte une résolution imposant un cessez-le-feu. Dans un discours télévisé, M. Abbas a en outre menacé de renoncer aux négociations de paix avec Israël faute de progrès et pour ne pas cautionner l'"agression" de l'Etat hébreu.
Pour tenter de relancer un processus diplomatique dans l'impasse, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait lundi en Egypte, en Cisjordanie et en Israël, et mardi en Syrie et au Liban, dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient. Par ailleurs, il recevait jeudi à l'Elysée la ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni. Cette dernière a déclaré à la presse avant de partir qu'elle allait expliquer au président français le refus d'Israël d'accepter un cessez-le-feu, car Tel-Aviv est en train de "changer les termes du rapport de force dans une lutte de longue haleine".