Un dinosaure inconnu découvert en Yakoutie
RIA Novosti
Des restes d'un dinosaure d'une espèce inconnue ont été mis au jour en Yakoutie, rapportent de nombreux sites, parmi lesquels celui de RIA Novosti, qui reviennent sur d'autres découvertes récemment effectuées en paléontologie dans la région de l'Amour et sur une énigme qu'elles posent.
Cette espèce inconnue de dinosaure a été classée parmi les thériodontes, qui constituent une sorte d'échelon intermédiaire entre les reptiles et les mammifères. Cet animal vivait il y a entre 145 et 125 millions d'années. En souvenir de Piotr Koloskov (*), un paléontologue russe qui a étudié pendant longtemps l'habitat des dinosaures, ce dinosaure a été appelé Xenocretosuchus koloscovi.
Après l'analyse de tous les échantillons envoyés par Piotr Koloskov, de 1988 à 2007, à l'Institut de paléontologie de l'Académie des sciences russe à Moscou, il a été établi que le Xenocretosuchus koloscovi, tout comme d'autres dinosaures du même type appartenant à la famille des cynodontes, était plutôt un mammifère. Peut-être même que son corps était recouvert de poils. Il était attiré par la terre ferme, ne pouvait demeurer longtemps dans l'eau.
Selon Innokenti Biélolioubski, collaborateur scientifique de l'Institut de géologie des diamants et métaux nobles de la Section sibérienne de l'Académie des sciences russe, à l'époque où vivait sur Terre Xenocretosuchus koloscovi, le bassin de la Viliouï se présentait sous la forme de l'immense mer de la Léna, dotée d'une abondante végétation sur ses berges.
"Au début du siècle dernier, rapporte le chercheur, le zoologue Guerts avait mis au jour pour la première fois, ici, dans la région actuelle de la rivière Tèètè, dans des dépôts du jurassique ancien, des traces de la présence passée de dinosaures. La découverte suivante d'ossements pétrifiés de dinosaures a été faite en 1960 par des membres d'une équipe chargée de réaliser des levés géologiques, dirigée par Vadim Filatov.
"Deux ans plus tard, Oleg Chtcherbakov a extrait, toujours dans cette même région de la Tèètè, de nouvelles pétrifications. Mais ce n'est qu'en 1988 qu'une expédition commune de l'Institut de paléontologie et de l'Institut de la géologie des diamants et des métaux nobles a été organisée sur l'ancienne rive occidentale de la mer de la Léna. Elle a extrait, dans du grès calcaire, des empreintes d'ossements de diverses espèces de dinosaures. Il a été établi ultérieurement que les mêmes animaux avaient vécu, à une certaine époque, dans les Montagnes rocheuses d'Amérique, ainsi qu'en Tanzanie, a confié Innokenti Biélolioubski au journal Yakoutia.
Les paléontologues de la région de l'Amour ont réalisé, il y a peu de temps, une autre découverte extraordinaire. Dans le célèbre cimetière des dinosaures de l'Annonciation, ils ont mis au jour des vertèbres d'un sauropode, le plus grand dinosaure ayant jamais vécu sur notre planète, rapporte RIA PrimaMedia.
Cette découverte a été assez impressionnante. Une vertèbre de la queue mesure à elle seule cinquante centimètres sur quarante et pèse plusieurs kilos. Les chercheurs ont déterminé très vite à quelle espèce de dinosaure ces vertèbres appartenaient. Selon les estimations, cet animal faisait plusieurs dizaines de mètres de longueur et pesait une trentaine de tonnes.
Le premier squelette de dinosaure entièrement conservé mis au jour dans la région de l'Amour l'a été en 1999. Il s'agissait d'un hadrosaure, ou "dinosaure à bec de canard". On pense que d'importants troupeaux de ces reptiles ont vécu à l'est de cette région, il y a quelque 70 millions d'années, à la fin de la période crétacée de l'ère mésozoïque. Pour la petite histoire, signalons que cet hadrosaure avait été baptisé Vanioucha.
Mais le plus intéressant, dans toutes ces découvertes, se situe ailleurs. Toutes les fouilles effectuées dans la région de l'Amour se rapportent en effet à la période du crétacé ancien de l'ère mésozoïque. Les reptiles préhistoriques dont des ossements ont été découverts ici ont disparu il y a environ 65 à 67 millions d'années. Quant aux sauropodes, ils ont disparu voilà une vingtaine de millions d'années. Les diplodocus de l'Amour auraient donc vécu une centaine de millions d'années de plus que leurs autres congénères. Les chercheurs sont incapables, dans l'état actuel des choses, de fournir une réponse à cette énigme.
(*) Le paléontologue Piotr Koloskov, docteur ès sciences géologiques et minéralogiques, est expert auprès de l'Union internationale des sciences géologiques pour l'estimation des objets postulant à être portés sur la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Piotr Koloskov est également collaborateur de l'Institut de géologie des diamants et des métaux nobles de la Section sibérienne de l'Académie des sciences russe.