Un festival sans précédent à Gaza

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Gaza - L’objectif du festival du film « Gaza vue à travers les yeux des femmes » est de créer un phénomène culturel à travers le cinéma. Les organisateurs du festival disent qu’ils veulent communiquer directement avec des réalisatrices palestiniennes et arabes. Par ailleurs, ils avouent qu’essayer d’organiser un événement sans précédent de ce genre à Gaza n’est pas une mince affaire.

Un festival sans précédent à Gaza
Le festival, qui se déroule sur trois jours, et débutera en septembre 2009 au centre culturel Rashad-al-Shawa à Gaza ville, comprendra des ateliers de formation sur le travail de réalisation à partir de films choisis par le comité du festival.

Selon Itram Washah, responsable de la coordination du programme vidéo au Centre des affaires des femmes, organisation hôte de l’événement, les réalisatrices palestiniennes ressentent le besoin de parler de leur cause et de leurs ambitions, dont elles veulent faire part au monde arabe.

« La femme palestinienne est capable de créativité, même dans les périodes les plus sombres », nous a-t-elle confié, ajoutant que de nombreuses réalisatrices ont besoin d’être soutenues et de se faire connaître. Le Centre des femmes déploie des efforts à cet effet depuis trois ans.

Le programme du festival prévoit la projection d’une cinquantaine de films, dont des productions locales mais aussi égyptiennes, algériennes, irakiennes, marocaines, soudanaises et jordaniennes.

Selon Itram Washah, si le blocus israélien de la Bande de Gaza, en place depuis deux ans, a compliqué la communication avec les réalisateurs arabes participant au festival et rendu difficiles les envois de films, il n’a en revanche pas entravé la bonne marche des systèmes téléphoniques et d’internet – seuls moyens pour contrer les lourdes conséquences de cette mesure sur la vie quotidienne.

Centre a réussi à organiser un point de ramassage en Egypte pour récupérer les films arabes qui viennent s’ajouter aux neufs films palestiniens en compétition. Parmi ces premiers, certains ont été réalisés par de grosses pointures, comme Sama al-Aryan ou le jordanien Tayssir Masharqa ou encore le marocain Omar al-Fatihi.

C’est le metteur en scène palestinien Saud Mehanna, consultant au comité directeur du festival, qui a téléphoné à ces différents réalisateurs et mis en place des dispositions importantes pour s’assurer de leur participation. Pour lui, le festival de cette année ira au-delà des espérances en termes de participation et d’accès à la formation, tout en étant simplement une première édition qui va évoluer en s’améliorant - d’autant plus qu’il s’agit d’une manifestation unique en son genre.

Certains ont critiqué les organisateurs d’avoir décidé de retarder la date du lancement prévu plus tôt cette année - décision qui, pour Saud Mehanna, s’est fondée sur le climat social et politique épouvantables à Gaza, sans oublier « les terribles circonstances qui touchent les Palestiniens en général et les Palestiniennes en particulier».

Les films en compétition ont essentiellement pour thème les difficultés que rencontrent les femmes palestiniennes, en particulier celles qui vivent à Gaza, sous blocus israélien ou dans le contexte de la guerre qui y a sévi récemment. Il y est également question de sujets d’ordre général, pertinents du point de vue social tels la violence et le divorce.

Selon Saud Mehanna le festival est une opportunité pour les réalisatrices de Gaza de surmonter la situation actuelle et d'y faire face en dépit des obstacles.

Les membres du comité du festival sont : Amal Siyyam, directrice du Centre des affaires des femmes ; Zeinab Ghanimi, directrice du Centre de recherches et de consultations juridiques ; May Naef, universitaire ; Saud Mehanna, Majida Thabet et Khalil al-Zein, tous trois réalisateurs ; Hidaya Shamoun, qui écrit et travaille dans les médias ; Itram Washah, coordinatrice des programmes vidéos et enfin Nour al-Halabi coordinatrice assistante.

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*Nelly Al-Masri est journaliste. Article distribué par le Service de Presse Common Ground (CGNews) avec l’autorisation de Menassat.


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