Un prince saoudien en Espagne pour négocier un contrat d'armement

AFP

Madrid - Le ministre adjoint saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Sultan, arrive lundi à Madrid pour des entretiens officiels qui pourraient donner lieu, selon le quotidien El Pais, à la signature d'une vente de chars Leopard 2E portant sur trois milliards de dollars.

Le prince Khaled ben Sultan
Le prince Khaled ben Sultan
Le prince saoudien devait être reçu en fin de journée en audience par le roi Juan Carlos, puis rencontrera mardi le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero.

Le grand quotidien El Pais a affirmé la semaine dernière qu'un contrat d'un montant de trois milliards de dollars, qui constituerait la plus importante exportation de l'histoire de l'industrie militaire espagnole, serait signé à l'occasion de cette visite.

Le prince Khaled ben Sultan, qui remplace son père - le ministre de la Défense et prince héritier Sultan ben Abdel Aziz, malade selon des diplomates - effectue ce voyage au moment où le royaume, puissance militaire régionale en rivalité avec l'Iran, cherche à moderniser son armée.

Aucune information officielle n'a filtré à Madrid sur la signature d'un contrat mais un responsable syndical de la Défense, interrogé par l'AFP, a évoqué une "possibilité d'acquisition" de chars de combat.

"Il n'y a pas encore de contrat (...) Il y a une possibilité d'acquisition de chars de combat", a déclaré le responsable du secteur de la Défense du grand syndicat Comisiones Obreras (CC OO), Raul Alvarez, précisant qu'il pourrait s'agir de "près de 200" unités.

Selon El Pais, le contrat en préparation porterait sur la vente "de 200 à 270 chars de combat de type Leopard 2E", une variante du char allemand Leopard, adapté aux besoins de l'armée de terre espagnole et construit en Espagne par le groupe General Dynamics-Santa Barbara.

Les contacts en vue de cette vente, ajoutait le journal, se poursuivent depuis une visite du souverain espagnol en Arabie Saoudite en 2008 et, s'ils aboutissent, les 50 premiers chars pourraient être livrés en 2011.

El Pais souligne toutefois que la signature du contrat serait conditionnée au feu vert des groupes allemands Kraus-Maffei et Rheinmetall, qui détiennent les brevets du char Leopard.

Cette vente interviendrait au moment où le royaume saoudien, l'un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, cherche à moderniser ses équipements militaires afin de s'assurer une supériorité sur l'Iran, et à remédier aux faiblesses de son armée révélées lors de l'offensive menée fin 2009/début 2010 contre les rebelles chiites yéménites à la frontière avec le Yémen.

Dans cette optique, les Etats-Unis avaient annoncé le 20 octobre un contrat d'armement avec Ryad d'un montant de 60 milliards de dollars, prévoyant la vente d'avions et d'hélicoptères.

Avec l'Espagne, un accord avait été signé en juin 2008, visant à développer la coopération militaire entre les deux pays, en particulier en matière de formation, coopération scientifique et technique pour l'industrie militaire.

Jusqu'à aujourd'hui, cette coopération s'est principalement traduite par la formation de pilotes saoudiens à la conduite de l'avion Eurofighter sur la base aérienne de Moron (sud de l'Espagne).


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