Un quatrième opérateur mobile en France: quelles conséquences?
AFP
Paris - L'arrivée d'un quatrième opérateur mobile en France pourrait faire baisser les prix pour les clients dès 2011, mais il devra atteindre une part de marché suffisante pour rentabiliser la construction de son réseau:
- DES PRIX EN BAISSE: Selon un rapport réalisé par Bercy en 2008, l'arrivée de ce quatrième opérateur ferait baisser les prix de 7%, soit "un gain de 1,224 milliard d'euros par an pour les consommateurs". Free promet de diviser par deux la facture de téléphonie mobile des Français, sur une base de 2.000 euros par an pour un foyer avec trois abonnements. Mais, a mis en garde lundi le président de l'Arcep Jean-Ludovic Silicani, "si le nouvel entrant engageait une vraie guerre des prix, vu la taille des opérateurs en place, il serait le premier à disparaître".
- DE NOUVELLES ANTENNES: C'est sans doute le point que les Français vont le moins apprécier. Le nouvel opérateur devra construire son réseau en implantant de nouvelles antennes: 12.000 selon Numericable, qui vient avec Virgin Mobile de jeter l'éponge dans le dossier de la quatrième licence. Difficile vu le manque de place à côté des réseaux existants et les inquiétudes des riverains sur l'impact sanitaire des ondes. Selon la Société Générale, Free pourrait nouer des accords avec des acteurs comme TDF ou des sociétés immobilières, qui disposent d'un grand nombre d'emplacements.
- UN OPERATEUR QUI PEUT ETRE RENTABLE: Bercy estime dans son rapport qu'un quatrième acteur "apparaît rentable", à condition notamment d'atteindre une part de marché de 12% au bout de six ans. Free envisage "un plan d'un milliard d'euros pour couvrir 90% de la population", en plus du prix de la licence (240 millions). Mais d'après les analystes de la Société Générale, "le financement peut être facilement bouclé" par Free grâce aux "liquidités que génère son activité internet" et aux conditions favorables que devraient lui faire les équipementiers télécoms.
- LES PRECEDENTS EN EUROPE: La France est l'un des rares grands pays européens à n'avoir que trois opérateurs, mais le marché européen a plutôt tendance aujourd'hui à se concentrer: ainsi, aux Pays-Bas, cinq licences avaient été concédées, mais seuls trois opérateurs sont désormais en activité, les plus petits ayant été rachetés.