Une ONG s'alarme des effets du coronavirus sur les crises "négligées" d'Afrique

AFP

Oslo - La pandémie de nouveau coronavirus risque d'ajouter aux malheurs des populations déjà victimes de crises largement ignorées, en particulier en Afrique, s'est alarmé mercredi le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), qui a appelé à un sursaut de solidarité.

"Le Covid-19 se propage en Afrique et beaucoup des communautés les plus négligées sont déjà dévastées par les secousses économiques de la pandémie", a fait valoir Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG, en présentant un rapport annuel sur "les crises les plus négligées au monde".

"Nous avons plus que jamais besoin de solidarité envers ces communautés frappées par les conflits, afin que le virus n'ajoute pas un désastre insupportable à la myriade de crises auxquelles elle sont déjà confrontées", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Selon le rapport annuel du NRC, neuf des dix crises les plus négligées au monde concernent le continent africain, avec le Cameroun en tête du classement pour la deuxième année consécutive. Le Venezuela est le seul Etat non africain de la liste.

Déjà très démunis, les systèmes de santé de ces pays ne sont pas préparés à une crise sanitaire, fait valoir l'ONG.

Selon un décompte de l'AFP mardi, l'Afrique dans son ensemble reste cependant moins touchée que la plupart des autres régions du monde par le Covid-19, avec officiellement 5.354 morts sur 197.823 cas déclarés.

En haut du classement du NRC, le Cameroun est en proie depuis 2017 à des violences dans les régions séparatistes anglophones qui ont, selon l'ONG, déplacé près de 750.000 personnes et provoqué une crise humanitaire.

La République démocratique du Congo (RDC) occupe, comme l'an dernier, la deuxième place, suivie du Burkina Faso, nouveau venu qui a supplanté la Centrafrique.

"Les crises profondes que représente le déplacement de millions d'Africains sont une nouvelle fois les plus sous-financées, ignorées et délaissées dans le monde", a déploré M. Egeland. "Malgré une tornade de situations d'urgence, leurs SOS tombent dans l'oreille de sourds", a-t-il insisté.

Le classement annuel du NRC se fonde sur trois critères: le manque de financement pour répondre aux besoins humanitaires, le manque de couverture médiatique et la négligence politique.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :