Une gérante de McDonald's meurt de surmenage au Japon

AFP

Tokyo - Une gérante d'un McDonald's décédée d'une hémorragie cérébrale au Japon est morte de surmenage, a annoncé mercredi l'administration du travail.

Une gérante de McDonald's meurt de surmenage au Japon
Cette employée d'un restaurant de la chaîne américaine à Yokohama (région de Tokyo), âgée de 41 ans, avait travaillé plus de 80 heures supplémentaires par mois au cours des six mois précédents son attaque.

Nouvelle victime du "karoshi" ("mort au travail"), elle avait succombé à l'hôpital trois jours après son attaque cérébrale, survenue en octobre 2007 alors qu'elle suivait une formation dans un autre établissement de l'enseigne de restauration rapide.

"Nous avons établi que son travail avait provoqué sa maladie", a déclaré un responsable du bureau régional du travail de la préfecture de Kanagawa, où se trouve Yokohama. "Elle avait présenté de premiers symptômes comme des maux de tête trois semaines avant son attaque, et nous présumons qu'elle était déjà malade à ce moment-là".

Un porte-parole de McDonald's au Japon n'a pas souhaité s'exprimer, précisant n'avoir pas reçu d'annonce officielle de l'administration.

Quelque 150 salariés japonais meurent chaque année à cause de leur travail, souvent par surmenage, un fléau longtemps ignoré au Japon auquel les autorités s'attaquent timidement.

Selon l'avocat défenseur de proches de victimes Hiroshi Kawahito, quelque 10.000 salariés au total ont été victimes en 2007 d'un accident cardiaque ou cérébral en lien avec leur activité professionnelle.

Moins de 10% de ces incidents sont déclarés aux services sociaux, les victimes ou leurs proches renonçant face à la longueur des procédures ou au grand nombre de refus, selon la même source.

La police a en outre comptabilisé la même année plus de 2.200 suicides provoqués par des problèmes au travail, des salariés démoralisés pour l'essentiel.

Dans une autre affaire, l'enseigne McDonald's au Japon a été condamnée récemment à verser l'équivalent de 50.000 euros à un employé, à qui elle faisait effectuer des heures supplémentaires non payées depuis des années.


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