Une journaliste forcée de quitter l'Egypte pour un article sur le coronavirus
AFP
Londres - Une journaliste britannique, qui travaillait pour le journal The Guardian en Egypte, a été forcée de quitter le pays après avoir été sanctionnée la semaine dernière en raison d'un article sur le nouveau coronavirus jugé "de mauvaise foi", a écrit le quotidien jeudi.
Dans un article publié jeudi, le média britannique révèle que la journaliste Ruth Michaelson, à qui les autorités égyptiennes ont retiré son accréditation le 17 mars, a finalement été contrainte de quitter l'Egypte vendredi dernier.
Le journal précise que "des diplomates occidentaux" ont averti Mme Michaelson, "que les services de sécurité du pays voulaient qu'elle quitte le pays immédiatement après que son accréditation de presse eut été annulée".
Le 15 mars, la correspondante avait écrit un article dans lequel elle citait une étude canadienne affirmant que l'Egypte pourrait compter plus de 19.000 cas de nouveau coronavirus au lieu des quelques centaines annoncés officiellement.
Selon l'Organisme général de l'Information (SIS, en anglais), qui régule l'activité des médias étrangers dans le pays, le chiffre diffusé est issu d'une "étude non publiée (...) et scientifiquement non-reconnue", ce qui, selon cet organisme, établit la "mauvaise foi" de la correspondante.
Le correspondant du New York Times, Declan Walsh, qui a évoqué l'étude citée par le journal britannique dans un tweet, a pour sa part été rappelé à l'ordre par le SIS.
Mme Michaelson et M. Walsh ont été accusés par le SIS de "reportage biaisé sur une étude non-fiable", selon le Guardian.
Le journal précise que "les responsables égyptiens demandaient le retrait de l'article et la publication d'une excuse officielle par The Guardian".
Après l'annonce du retrait de l'accréditation de Mme Michaelson le 17 mars, le journal affirme avoir proposé aux autorités égyptiennes de publier une lettre "réfutant l'article ou l'étude canadienne", mais n'a reçu "aucune réponse".
Dans ses colonnes jeudi, le Guardian a regretté le traitement réservé à la journaliste par les autorités égyptiennes, assurant avoir écrit sur la base de "faits scientifiques mis au jour par des experts en maladies infectieuses".
Contacté par l'AFP jeudi, le journal n'a pas souhaité ajouter de commentaires.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a réagi jeudi à la confirmation par le quotidien britannique du départ de Mme Michaelson en réclamant son retour en Egypte.
"Les informations sur la pandémie de Covid-19 sont une question de vie ou de mort pour les Egyptiens et le monde, et ne devraient pas être étouffées pour des raisons politiques", a écrit Sherif Mansour, coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG.
L'Egypte, qui a enregistré à ce jour 456 cas de nouveau coronavirus et 21 décès, a averti que quiconque répandrait de "fausses informations" au sujet de la maladie Covid-19 s'exposait à des sanctions pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement.
Le pays occupe le 163e rang sur 180 pays dans le classement 2019 de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières.
Plusieurs journalistes ont été expulsés d'Egypte ces dernières années. La dernière en date était la correspondante du journal britannique The Times, Bel Trew, expulsée début 2018.
Le journal précise que "des diplomates occidentaux" ont averti Mme Michaelson, "que les services de sécurité du pays voulaient qu'elle quitte le pays immédiatement après que son accréditation de presse eut été annulée".
Le 15 mars, la correspondante avait écrit un article dans lequel elle citait une étude canadienne affirmant que l'Egypte pourrait compter plus de 19.000 cas de nouveau coronavirus au lieu des quelques centaines annoncés officiellement.
Selon l'Organisme général de l'Information (SIS, en anglais), qui régule l'activité des médias étrangers dans le pays, le chiffre diffusé est issu d'une "étude non publiée (...) et scientifiquement non-reconnue", ce qui, selon cet organisme, établit la "mauvaise foi" de la correspondante.
Le correspondant du New York Times, Declan Walsh, qui a évoqué l'étude citée par le journal britannique dans un tweet, a pour sa part été rappelé à l'ordre par le SIS.
Mme Michaelson et M. Walsh ont été accusés par le SIS de "reportage biaisé sur une étude non-fiable", selon le Guardian.
Le journal précise que "les responsables égyptiens demandaient le retrait de l'article et la publication d'une excuse officielle par The Guardian".
Après l'annonce du retrait de l'accréditation de Mme Michaelson le 17 mars, le journal affirme avoir proposé aux autorités égyptiennes de publier une lettre "réfutant l'article ou l'étude canadienne", mais n'a reçu "aucune réponse".
Dans ses colonnes jeudi, le Guardian a regretté le traitement réservé à la journaliste par les autorités égyptiennes, assurant avoir écrit sur la base de "faits scientifiques mis au jour par des experts en maladies infectieuses".
Contacté par l'AFP jeudi, le journal n'a pas souhaité ajouter de commentaires.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a réagi jeudi à la confirmation par le quotidien britannique du départ de Mme Michaelson en réclamant son retour en Egypte.
"Les informations sur la pandémie de Covid-19 sont une question de vie ou de mort pour les Egyptiens et le monde, et ne devraient pas être étouffées pour des raisons politiques", a écrit Sherif Mansour, coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG.
L'Egypte, qui a enregistré à ce jour 456 cas de nouveau coronavirus et 21 décès, a averti que quiconque répandrait de "fausses informations" au sujet de la maladie Covid-19 s'exposait à des sanctions pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement.
Le pays occupe le 163e rang sur 180 pays dans le classement 2019 de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières.
Plusieurs journalistes ont été expulsés d'Egypte ces dernières années. La dernière en date était la correspondante du journal britannique The Times, Bel Trew, expulsée début 2018.