Université d'été du PS: l'unité de façade vacille dès le premier jour

AP

La Rochelle - L'université d'été du PS a lancé vendredi le véritable coup d'envoi de la bataille des primaires pour la présidentielle. La tentative des socialistes d'afficher une image unie à La Rochelle a dores et déjà été gâchée par François Hollande, absent de la séance d'ouverture.

Université d'été du PS: l'unité de façade vacille dès le premier jour
"Tous ensemble, tous ensemble, socialistes". Le slogan repris en coeur par la salle se voulait fédérateur, à l'ouverture de l'université d'été. Mais l'absence de François Hollande, actuel favori des primaires, a illustré les tensions réelles entre les candidats à l'investiture, à six semaines du scrutin.

Le député de Corrèze est arrivé deux heures plus tard... au moment même où Martine Aubry commençait à s'exprimer en séance plénière. François Hollande a nié toute volonté de se démarquer. "Je n'étais pas forcément invité, mais bon, il n'y a pas du tout de problème", a-t-il affirmé, assurant n'avoir pas voulu "interférer" avec l'intervention de sa rivale à la tribune. "Franchement, on n'est pas dans une opération de protocole ou d'image, on doit être suffisamment évidemment respectueux les uns par rapport aux autres", a-t-il lâché.

"J'essaye d'avoir le calme, le sang-froid, la sérénité indispensable, en même temps l'esprit de responsabilité par rapport aux moments que nous traversons", a déclaré François Hollande, agacé récemment par les déclarations de Martine Aubry, qui a sévèrement fustigé le bilan de son prédécesseur à la tête du parti.

Participant à une table ronde sur le thème de la crise en Europe, la maire de Lille s'est soigneusement concentrée sur le fond, répondant aux critiques de l'UMP et du gouvernement sur les propositions économiques du PS. "Bien sûr nous sommes sérieux et nous n'avons aucune leçon de gestion à recevoir de la part de la droite", a-t-elle lancé. "Je n'avais pas besoin d'une règle inscrite dans la Constitution pour redresser les comptes de la sécurité sociale et faire la CMU (Couverture maladie universelle, NDLR) en même temps", a-t-elle rappelé, très applaudie par la salle.

"Oui, il faut être sérieux", a-t-elle ajouté. "Et vraiment la droite, qu'elle arrête de nous bassiner avec ça! Quand on a mis le pays dans l'état où elle l'a mis, on reste là où on est et on essaye d'améliorer les choses".

Parler du fond, pas des querelles de personnes, c'est aussi le message transmis par Arnaud Montebourg lors de sa conférence de presse. "Vous m'entendrez dans cette campagne seulement parler de propositions", a-t-il promis.

"Pour ma part, je crois qu'un débat passionnant sur les grandes orientations du pays fera du bien aux Français (...) J'ai donné instruction d'ailleurs à mon équipe de ne s'exprimer que sur les propositions. J'ai estime et amitié pour tous les candidats", a-t-il affirmé.

Seul Jean-Christophe Cambadélis, un proche de Dominique Strauss-Kahn désormais rallié à Martine Aubry, a ouvertement assumé la bataille des primaires.

"Nous voulons un ou une présidente qui tienne la barre. Alors ne jouons pas les chochottes au premier chuchotement", écrit-il sur son blog. "La capacité à rassembler est indissociable de celle de trancher et d'affronter l'adversité. La présidence qui vient ne sera pas un dîner de gala. Et les primaires servent aussi à voir qui a la trempe d'affronter des tempêtes!"

Samedi matin, ce sera au tour de François Hollande d'intervenir en séance plénière sur le thème de la croissance. Dans l'après-midi, Arnaud Montebourg évoquera les scénarios de sortie de crise, avant que Ségolène Royal n'intervienne dans un débat intitulé: "Société précaire, société indignée".


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