Villes sans bidonvilles : formulation générale et impact
Centre d’Etudes Internationales
La ville est considérée aujourd’hui comme un espace de création de richesses et un moteur de changement social. De cette manière, la gestion des villes ne se ramène plus uniquement aux questions de ramassage des ordures ménagères, d’eau, d’assainissement et de logement. C’est aussi un territoire en termes d’opportunités de projets, de partenariats et de synergies entre les différents acteurs concernés.
Ce programme est réalisé dans le cadre de « contrats-villes » passés entre le Ministère de tutelle, les walis-gouverneurs et les présidents de communes, précisant les options de résorption et les responsabilités et engagements des différents partenaires. Ceci dit, le point fort du programme Villes sans bidonvilles demeure l’introduction du concept de « l’accompagnement social » qui ouvre à la population des bidonvilles, dans une démarche participative, la possibilité de contribuer à la conception, au montage et la mise en œuvre du projet de résorption de l’habitat insalubre. Enfin, il est important de signaler qu’à la fin de l’année 2009, 40 villes ont été déclarées « villes sans bidonvilles ». Ainsi, la forme que revêt l’action sociale, en matière d’habitat, déployée par les pouvoirs publics, s’apparente étroitement à celle de la démocratie participative, dans la mesure où dans les deux cas, la population concernée fait partie intégrante de la solution proposée. Cela confirme également l’inscription du plan Villes sans bidonvilles dans le cadre d’un programme national de développement intégré, où la lutte contre la précarité et la pauvreté, la réinsertion sociale et le développement socio-économique vont de pair.
Parmi les retombées positives attendues de ce programme, on retrouve l’amélioration des conditions de vie des milieux urbains les plus pauvres qui résulteront de l’élimination graduelle des bidonvilles existants, de l’offre accrue de logements à faible coût, de la mobilisation efficace des ressources accordées aux programmes de logements sociaux, de l’accès facilité au financement hypothécaire pour les populations défavorisées du milieu urbain par le biais des mécanismes de fonds de garantie et d’épargne au logement, du coût abordable des terrains en raison de normes d’aménagement plus efficaces, des subventions publiques, mieux ciblées, accordées au secteur de l’habitat et à la création d’emploi en raison de l’amplification des activités de construction. Tous ces avantages ont donné un nouvel élan de confiance aux marchés financiers de l’habitat et, par conséquent, ont aidé à atténuer les risques et à renforcer la volonté des bailleurs de fonds d’accompagner le programme de réforme global prôné par le royaume.
Parallèlement à toutes ces actions, le Maroc connaît actuellement la réalisation de grands chantiers structurants qui auront un impact indéniable sur l’aménagement du territoire national dans sa globalité, et de l’espace urbain en particulier. Tous les acteurs y ont été mis à contribution, tels que la Caisse de dépôt et gestion, l’Office chérifien des phosphates, le Holding Al Omrane, ou encore les Autoroutes du Maroc. Le projet Villes sans bidonvilles est bénéfique, parce qu’au-delà de sa lutte contre l’exclusion sociale d’une importante frange de la population marocaine, il contribuera au renforcement de la compétitivité du système productif sur le territoire national.