Washington Post : Khashoggi avait raison
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Dans son éditorial du lundi, intitulé "Un an plus tard, il s'avère que notre défunt ami Jamal avait raison", le quotidien "Washington Post" revient sur les mises en garde de Khashoggi, quant à la gravité de ce qu'il dénonçait comme "des actes de répression" survenus en Arabie saoudite. Ses prédictions étaient justes lorsqu'il a considéré que ces pratiques porteraient atteinte aux "aspirations du nouveau régime de moderniser le royaume".
Anadolu n'a pas été en mesure d'obtenir de réaction officielle des autorités saoudiennes concernant cet article. Mais les autorités du Royaume ont toujours nié les accusations de "répression" des dissidents, portées à leur encontre par les organisations internationales de défense des droits de l'homme. Le gouvernement du Royaume estime que ces accusations ne sont que le fruit de fabrications faites par les médias pour des raisons politiques et idéologiques, visant à porter atteinte au peuple saoudien et à ses dirigeants.
Les Oulémas, les universitaires, les chercheurs et les défenseurs des droits de l'homme, qui ont été arrêtés ces dernières années, l'ont été conformément aux procédures judiciaires en vigueur dans le pays, affirment les autorités saoudiennes, rejetant toute ingérence dans le système judiciaire du royaume.
"Khashoggi n'a jamais voulu être un dissident. Pendant de nombreuses années, il a écrit pour des journaux saoudiens et travaillé comme conseiller auprès des ambassades saoudiennes de Washington et de Londres", peut-on lire dans l'éditorial du Washington Post, qui affirme que ce qui l'avait incité à quitter le royaume et à écrire pour le quotidien américain, c'était "la forte augmentation de la répression" dans son pays.
L'article reprend une phrase tirée du premier article écrit par Khashoggi pour le "Washington Post", en septembre 2017, dans laquelle il écrivait: "Quand je parle de peur, d'intimidations, d'arrestations, de diffamations d'intellectuels et d'Oulémas qui osent exprimer leurs opinions et que je vous dis ensuite que je viens d'Arabie saoudite, cela vous surprend-t-il?"
L'année suivante, le journaliste âgé de 58 ans a été l'objet d'attaques orchestrées par une Cyber-armée aux ordres des principaux collaborateurs du prince héritier, Mohammed ben Salman.
Depuis son accession au poste de prince héritier, en juin 2017, ben Salman a affirmé, dans plusieurs déclarations à la presse, être porteur d'un programme de réforme et de modernisation du royaume, signifiant qu'il souhaitait que son pays revienne à ce qu'il appelle "l'islam modéré".
Dans son éditorial, le "Washington Post" a souligné que Khashoggi avait critiqué la "persécution des dissidents" et "la politique régionale hasardeuse" du royaume, en particulier concernant la guerre au Yémen. Il a condamné "la tentative de suppression de la démocratie et de la liberté d'expression dans tout le Moyen-Orient, de même que l'exclusion des partis d'obédience islamique de la sphère politique".
"Mais l’entrain de Khashoggi à provoquer ce débat fut stoppé net le 2 octobre 2018", poursuit l'article, "ce jour-là, il s'est rendu au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, où il a été étranglé et démembré, par une équipe de 15 personnes envoyées de Riyad à cette fin".
L'article du "Washington Post" exprime également sa conviction que l'histoire de Khashoggi et de ben Salman n'était pas encore terminée, estimant que les mises en garde du journaliste - souvent formulées comme de simples conseils amicaux au prince héritier - se sont révélés prémonitoires.
Et de poursuivre qu'un an après la disparition du journaliste dissident, "le régime saoudien continue de subir les conséquences de son oppression des dissidents - en particulier des femmes cherchant à obtenir davantage de droits - et de sa désastreuse intervention au Yémen".
"Khashoggi avait averti que la persécution des activistes serait contre-productive, ce qui s'est avéré juste, puisque le régime ne jouit pas d'une bonne réputation auprès des associations de défense des droits de l'homme et que ben Salman n'est plus désormais qu'un paria aux yeux des capitales occidentales", continue l’article.
La mort de Khashoggi, tué le 2 octobre dernier, à l'intérieur du consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, a déclenché une affaire qui a bouleversé l'opinion publique internationale et suscité de cinglantes condamnations, encore vives au jour d'aujourd’hui.
Le Haut-commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU a publié, en juin dernier un rapport de 101 pages, rédigé par Agnès Callamard, rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et dans lequel elle tient l’Arabie Saoudite pour "entièrement responsable du meurtre avec préméditation" de Khashoggi.
Le rapport contient également des "preuves sérieuses" nécessitant que des enquêtes soient ouvertes contre des hauts responsables saoudiens, dont le Prince-héritier Ben Salman.
Les Oulémas, les universitaires, les chercheurs et les défenseurs des droits de l'homme, qui ont été arrêtés ces dernières années, l'ont été conformément aux procédures judiciaires en vigueur dans le pays, affirment les autorités saoudiennes, rejetant toute ingérence dans le système judiciaire du royaume.
"Khashoggi n'a jamais voulu être un dissident. Pendant de nombreuses années, il a écrit pour des journaux saoudiens et travaillé comme conseiller auprès des ambassades saoudiennes de Washington et de Londres", peut-on lire dans l'éditorial du Washington Post, qui affirme que ce qui l'avait incité à quitter le royaume et à écrire pour le quotidien américain, c'était "la forte augmentation de la répression" dans son pays.
L'article reprend une phrase tirée du premier article écrit par Khashoggi pour le "Washington Post", en septembre 2017, dans laquelle il écrivait: "Quand je parle de peur, d'intimidations, d'arrestations, de diffamations d'intellectuels et d'Oulémas qui osent exprimer leurs opinions et que je vous dis ensuite que je viens d'Arabie saoudite, cela vous surprend-t-il?"
L'année suivante, le journaliste âgé de 58 ans a été l'objet d'attaques orchestrées par une Cyber-armée aux ordres des principaux collaborateurs du prince héritier, Mohammed ben Salman.
Depuis son accession au poste de prince héritier, en juin 2017, ben Salman a affirmé, dans plusieurs déclarations à la presse, être porteur d'un programme de réforme et de modernisation du royaume, signifiant qu'il souhaitait que son pays revienne à ce qu'il appelle "l'islam modéré".
Dans son éditorial, le "Washington Post" a souligné que Khashoggi avait critiqué la "persécution des dissidents" et "la politique régionale hasardeuse" du royaume, en particulier concernant la guerre au Yémen. Il a condamné "la tentative de suppression de la démocratie et de la liberté d'expression dans tout le Moyen-Orient, de même que l'exclusion des partis d'obédience islamique de la sphère politique".
"Mais l’entrain de Khashoggi à provoquer ce débat fut stoppé net le 2 octobre 2018", poursuit l'article, "ce jour-là, il s'est rendu au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, où il a été étranglé et démembré, par une équipe de 15 personnes envoyées de Riyad à cette fin".
L'article du "Washington Post" exprime également sa conviction que l'histoire de Khashoggi et de ben Salman n'était pas encore terminée, estimant que les mises en garde du journaliste - souvent formulées comme de simples conseils amicaux au prince héritier - se sont révélés prémonitoires.
Et de poursuivre qu'un an après la disparition du journaliste dissident, "le régime saoudien continue de subir les conséquences de son oppression des dissidents - en particulier des femmes cherchant à obtenir davantage de droits - et de sa désastreuse intervention au Yémen".
"Khashoggi avait averti que la persécution des activistes serait contre-productive, ce qui s'est avéré juste, puisque le régime ne jouit pas d'une bonne réputation auprès des associations de défense des droits de l'homme et que ben Salman n'est plus désormais qu'un paria aux yeux des capitales occidentales", continue l’article.
La mort de Khashoggi, tué le 2 octobre dernier, à l'intérieur du consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, a déclenché une affaire qui a bouleversé l'opinion publique internationale et suscité de cinglantes condamnations, encore vives au jour d'aujourd’hui.
Le Haut-commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU a publié, en juin dernier un rapport de 101 pages, rédigé par Agnès Callamard, rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et dans lequel elle tient l’Arabie Saoudite pour "entièrement responsable du meurtre avec préméditation" de Khashoggi.
Le rapport contient également des "preuves sérieuses" nécessitant que des enquêtes soient ouvertes contre des hauts responsables saoudiens, dont le Prince-héritier Ben Salman.