"Welcome bonus" : moins connus mais aussi décriés que les parachutes dorés

AFP/Thibault LE GRAND

Moins médiatisées que les parachutes dorés et les "retraites chapeau", les "primes de bienvenue", distribuées par les grands groupes aux dirigeants à leur arrivée, suscitent également le mécontentement des petits actionnaires.

Appelées aussi "welcome bonus" (bonus de bienvenue), "golden handshake" (poignée de main en or) ou "golden hello", ces primes sont en général un peu moins importantes que les parachutes dorés, mais peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros, voire plus.
Frédéric Lemoine, nouveau président du directoire de Wendel, touchera par exemple 400.000 euros au seul titre de sa prime d'arrivée. Christopher Viehbacher a reçu quant à lui 2,2 millions d'euros lors de sa nomination comme nouveau directeur général de Sanofi Aventis.
Jean-Pascal Beaufret, qui a passé seulement 9 mois comme membre du directoire de Nataxis en 2008, a conservé son bonus de bienvenue de 500.000 euros, alors que la banque d'investissement a perdu 2,8 milliards l'an dernier.
Ces primes viennent s'ajouter aux rémunérations fixes et variables, ainsi qu'aux plans de stock-options et aux éventuels parachutes dorés. Le code éthique de l'Afep et du Medef ne prévoit aucune disposition particulière à leur sujet.
Pour Sylvain Dhenin, vice-président du cabinet de recrutement de dirigeants et de cadres supérieurs CT Partners, ces primes - courantes, selon lui - se justifient par la "guerre permanente", que se livrent les grandes entreprises pour "attirer les meilleurs talents", notamment à l'international.
Elles compensent tout ou partie de "la perte engendrée par un changement de sociétés en cours d'année", selon lui.
Il peut s'agir de la perte de rémunération variable due à un départ anticipé, de stock-options qui ne peuvent pas être levées, d'actions gratuites perdues ou encore de primes d'objectif à long terme qui ne sont pas touchées du fait du départ.
Ces primes et leurs justifications sont cependant aussi mal perçues par les petits actionnaires que les "retraites chapeau" et les parachutes dorés.
Didier Cornardeau, président de l'association des petits porteurs actifs (Appac), qui assure avoir vu se multiplier ces bonus de bienvenue "depuis un an, un an et demi", doute de la justification par la concurrence pour le recrutement des talents.
"Ils partiraient où ? Aux Etats-Unis ? Là-bas, ils suppriment carrément les bonus.(...) Nul n'est indispensable, un PDG n'est pas irremplaçable (...). Que ce soit à la sortie où à l'entrée, on n'en veut plus", commente-t-il.
Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), est sur la même ligne. "C'est à chacun de faire son calcul, si (un dirigeant) trouve qu'il y perd, il n'y va pas, c'est tout", explique-t-elle.
Comme pour les parachutes dorées, les comités de rémunérations ont échoué à exercer leur contrôle, selon Mme Neuville qui souhaite qu'un pouvoir de contrôle accru soit accordé aux actionnaires sur ce sujet.
Devant les mauvais résultats de leur entreprise, certains renoncent cependant à leur "golden handshake", au moins partiellement.
Frédéric Rose, nommé directeur général de Thomson en septembre dernier, a par exemple annoncé la "suspension" de sa prime d'arrivée de 150.000 euros "par mesure de solidarité" envers les salariés, après avoir pris les rennes d'un groupe qui a fini 2008 sur une perte de 1,93 milliard.


Commentaires (1)
1. HUGUENOT le 06/11/2009 02:18
voilà test
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