Yémen: Saleh devra tenir parole et quitter le pouvoir, prévient Washington
AFP
Washington - Washington a prévenu mercredi le président yéménite Ali Abdallah Saleh qu'il devrait effectivement passer la main après les élections prévues le mois prochain dans son pays, après que le dirigeant contesté eut apparemment renoncé à se rendre aux Etats-Unis.
Ali Abdallah Saleh
Mais le ministre adjoint de l'Information yéménite a indiqué mercredi que M. Saleh avait décidé d'annuler son voyage après que des hauts responsables de son parti, le Congrès général du peuple, "ont fait pression sur lui pour qu'il ne voyage pas (...) parce que l'élection ne pourrait pas avoir lieu sans lui".
Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain a affirmé à l'AFP que les Etats-Unis "discutent avec le gouvernement yéménite".
"Toutefois, il faut noter qu'au terme de l'accord de résolution de la crise politique au Yémen, M. Saleh a transmis ses pouvoirs exécutifs au vice-président (Abd Rabbou Mansour) Hadi, qui supervise désormais la transition", a remarqué ce porte-parole, Tommy Vietor.
Le président "Saleh a signé cet accord avec le monde entier comme témoin. Les Etats-Unis et la communauté internationale s'engagent à lui faire respecter cet accord", a prévenu M. Vietor.
Le porte-parole a par ailleurs indiqué que la demande de M. Saleh de se rendre aux Etats-Unis était toujours en cours d'examen et n'avait pas été rejetée.
Fin décembre, des responsables américains avaient affirmé que M. Saleh, qui a accepté en principe un transfert du pouvoir après 33 ans à la tête de son pays, ne pourrait être accueilli sur le sol américain que pour des soins "réels", lui qui a été grièvement blessé dans un attentat en juin dernier.
Certains responsables américains estiment que faire sortir le dirigeant de son pays permettrait de réduire les tensions d'ici à la présidentielle. Mais une telle visite pourrait exposer les Etats-Unis à des accusations d'abriter un autocrate responsable de la mort de centaines de manifestants.