Yémen: heurts à Sanaa et Taëz après le bombardement du palais présidentiel
AFP
Sanaa - Des échanges de tirs se poursuivaient par intermittence samedi dans un quartier du nord de Sanaa où s'affrontent forces gouvernementales et partisans d'un puissant chef tribal, accusés par les autorités du bombardement la veille du palais présidentiel, selon des témoins.
Des habitants, effrayés par la persistance des violences, continuaient à fuir Al-Hassaba et les quartiers avoisinants, privés d'eau et affectés par des coupures d'électricité.
L'insécurité s'est accentuée avec le bombardement vendredi d'une mosquée au palais présidentiel, blessant le chef de l'Etat Ali Aballah Saleh et plusieurs personnalités et tuant sept officiers, selon les autorités.
Sanaa a imputé l'attaque à Sadek al-Ahmar et ses frères, dont des résidences dans le sud de la capitale ont été bombardées par la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée.
A Taëz, au sud-ouest de Sanaa, des accrochages ont opposé samedi des militaires à des hommes armés qui assuraient la protection de centaines de protestataires rassemblés sur la place de la Liberté, où un sit-in avait été démantelé par la force lundi au prix de plus de 50 morts, selon des témoins.
La veille, deux manifestants ont été tués et 30 blessés par des tirs des soldats, alors que quatre militaires ont été tués par balle et 24 blessés, selon une source de sécurité.
La contestation populaire lancée en janvier contre M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et qui refuse de démissionner malgré les pressions internationales, avait gardé un caractère pacifique jusqu'au 23 mai.
Mais à partir de cette date, au lendemain du refus de M. Saleh de signer un accord de transition politique proposé par les monarchies du Golfe, la révolte a connu un tournant avec des combats armés meurtriers à Sanaa.