Yémen: trêve précaire à Sanaa, Saleh en convalescence
AFP
Sanaa - Une trêve négociée par le vice-président yéménite semblait tenir lundi à Sanaa, hormis un incident mortel, alors que le chef de l'Etat contesté Ali Abdallah Saleh, blessé dans un attentat, a été opéré à Ryad et devrait regagner le pays dans deux semaines selon les Saoudiens.
Berlin, Paris, Londres, Madrid et Rome se sont empressées dès dimanche soir d'appeler les Yéménites à "respecter la trêve initiée par le roi d'Arabie saoudite" pour rétablir la paix au Yémen, dans une déclaration commune.
Lundi à la mi-journée, des proches de cheikh Ahmar ont accusé des snipers à la solde du régime d'avoir tué trois des hommes du chef tribal, près de sa résidence dans le nord de la capitale.
Dans la nuit, au moment où se négociait la trêve, deux assaillants ont été abattus après avoir attaqué à Sanaa un barrage tenu par les hommes du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar et tué trois personnes dont un soldat.
L'attaque a eu lieu, selon une source militaire, près de la résidence du vice-président qui assume en principe le pouvoir en l'absence de M. Saleh.
Outre ces incidents, aucun combat n'a été signalé lundi matin dans la capitale, mais les routes étaient barrées par des barrages militaires ou dressés par les partisans de cheikh Ahmar, selon un correspondant de l'AFP.
Dans le quartier d'al-Hassaba, où les combats se sont concentrés autour de la maison de cheikh Sadek al-Ahmar, les destructions ont touché de nombreux bâtiments publics et habitations.
A Taëz, grande ville du sud-ouest et autre foyer de la contestation du régime de M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, le calme régnait également lundi, selon un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre se sont retirées de la ville et ne gardent que le palais présidentiel, alors que les manifestants ont reconstitué leur sit-in.
Cheikh Ahmar a accepté dimanche une trêve et l'évacuation des bâtiments publics qu'occupent ses partisans à Sanaa contre un repli des forces gouvernementales, à la demande du vice-président.
Les forces gouvernementales et les partisans armés de cheikh Ahmar, qui soutient les protestataires hostiles au régime, sont engagés depuis le 23 mai dans de violents combats dans ce quartier. Les combats se sont étendus vendredi à un autre quartier du sud de la capitale.
M. Mansour Hadi avait dépêché dimanche deux émissaires auprès de cheikh Sadek al-Ahmar pour lui faire son offre de trêve.
Ces émissaires --le chef de la police politique, le général Ghaleb Qamach, et un conseiller militaire du président, le général Mohamed Qassimi--, ont proposé de "démanteler toutes les positions militaires et de sécurité de création récente dans les quartiers d'Al-Hassaba et de Hadda, respectivement dans le nord et le sud de la capitale", selon les proches de cheikh Sadek.
Plusieurs trêves dans les combats ont été rompues, les forces gouvernementales et les partisans de cheikh Ahmar s'accusant mutuellement de stocker des armes dans des immeubles ou bâtiments publics pour s'en servir dans leurs attaques contre la partie adverse.
Blessé vendredi dans la mosquée de son palais, M. Saleh a été hospitalisé samedi dans un hô pital militaire saoudien à Ryad où il a été opéré "avec succès" dimanche selon un responsable saoudien qui a prévu son retour dans son pays dans deux semaines.
"Les jeunes de la révolution", qui ont fêté dimanche, ce qu'ils estiment être un départ définitif du chef de l'Etat, ont appelé à la formation d'un conseil présidentiel intérimaire pour diriger le pays.