Centre d’Etudes Internationales
La nécessité de réduire sa facture énergétique et de pallier les risques liés à une consommation massive en ressources énergétiques fossiles, a poussé le Maroc à se diriger vers les énergies renouvelables, seules à même de lui assurer une certaine indépendance en la matière, et de contribuer activement à la lutte contre le changement climatique, qui serait particulièrement dû aux émissions de gaz à effet de serre. Le potentiel, en termes énergétiques, que possède le royaume chérifien le prédispose à jouer un rôle pionnier dans le domaine des énergies renouvelables, au niveau régional notamment. Ainsi, le Maroc a mis en place toute une panoplie de moyens matériels et financiers en vue de développer le secteur des énergies renouvelables.
Du nom de « Desertec », ce projet, dont le coût global est estimé à près de 400 milliards d’euros, prévoit l’installation de panneaux photovoltaïques sur une surface de 12 kilomètres carrés. Ce qui permettra de dégager jusqu’à 1000 mégawatts. Prenant la forme d’une gigantesque ferme solaire, le projet « Desertec » prévoit de produire de l’électricité à partir de la fin de l’année 2014. Ce projet est essentiellement destiné à couvrir une grande partie des besoins en énergie de la région maghrébine, mais aussi d’en exporter vers l’Europe. Dès lors, 15% des besoins européens en électricité seraient assurés d’ici 2050.
En outre, ce projet participera à réduire considérablement la dépendance, dans l’absolu, par rapport aux énergies fossiles. Par ailleurs, il conviendra de mettre en relief le rôle, non moins important, que joue le projet « Desertec » dans la relance et le développement socio-économique, mais également en matière de préservation de l’environnement. En effet, le Maroc sera le premier à bénéficier de ses retombées financières, grâce à la création de nouveaux marchés permettant, en plus de participer au développement de nouveaux métiers, de lutter contre certaines formes de précarité. A terme, en se positionnant comme un exportateur d’énergie, le royaume bénéficiera d’importants avantages économiques et financiers, contribuant à son rayonnement, tant sur le plan régional qu’international.
In fine, le projet « Desertec » participe d’une véritable politique volontariste menée par les autorités publiques afin d’une part, de réduire la dépendance énergétique du Maroc vis-à-vis des fournisseurs étrangers en énergies fossiles, et donc de gagner à long terme en autonomie énergétique ; et d’autre part, il s’agit pour le Maroc de s’aligner sur les pratiques et les normes en vigueur chez ses principaux partenaires économiques, en termes de développement durable et de protection de l’environnement.