La libéralisation du champ médiatique au Maroc
Centre d’Etudes Internationales
Le Maroc a connu, depuis l’avènement du nouveau règne en 1999, des réformes très importantes dans divers secteurs y compris celui de l’information et de la communication, puisque convaincu que le degré de maturité et d’indépendance des médias dans un pays donné est un paramètre de démocratie. En fait, les supports médiatiques sont aussi le miroir qui reflète l’image des sociétés aussi bien à l’échelle interne qu’internationale.

Sans aucun doute, à travers celle-ci, la suppression du monopole de l’Etat en matière de radio et de télévision et la promulgation de la loi relative à la communication audiovisuelle constituent les piliers sur lesquels repose le processus visant à moderniser le secteur public audiovisuel, à favoriser la création d’entreprises privées de radio et de télévision dans un cadre normatif transparent, et à consacrer ainsi, dans les faits, la double liberté de communication et d’entreprise, à travers une libéralisation réglementée par une autorité administrative indépendante.
S’agissant de la liberté de la presse, on assiste ces dernières années à un foisonnement des écrits accompagnés d’une totale liberté de ton de la part des journalistes. En effet, de nouveaux supports de presse, notamment électroniques, ont pris le devant de la scène osant aborder des sujets jusqu’ici tabous. Cet état de fait renseigne sur le niveau du processus démocratique et de la liberté d’expression au Maroc, laquelle liberté est d’ailleurs consacrée et garantie par la Charte fondamentale du royaume. Ceci étant, comme il est de mise dans les différents Etats démocratiques, la loi trace des frontières à ne pas dépasser. A ce titre, un Etat de droit se définissant par un ensemble de droits et d’obligations, au double niveau, des gouvernants et des gouvernés, il en résulte qu’une loi régissant le domaine des libertés publiques en général, comprenne certaines restrictions à défaut desquelles ladite loi n’aurait pas de raison d’être. En effet, si de telles dispositions venaient à être dénuées de toute obligation en matière de libertés publiques, un code y afférant serait tout à fait inutile, la loi au sens large du terme, fondamentalement la Constitution, le code civil et le code pénal, étant suffisante à régir un tel domaine. Et l’Etat de droit doit assurer le respect des normes régissant les libertés publiques. Ainsi, au Maroc, la loi sanctionne tout surpassement. C’est ce qui explique parfois la censure de certains titres de la presse, nationaux ou étrangers, soient-ils, et, souvent même, de quelques écrits intellectuels, procédant d’une posture critique infondée. Ces écrits tombent sous le coup de la loi dans un sens de régulation. Ceci ne change en rien le caractère légal de la procédure de censure qui, lorsqu’elle intervient, est en parfaite conformité avec la législation du royaume et, à sa tête, la Constitution.
Nul n’ignore aujourd’hui le rôle des médias dans le processus de démocratisation des sociétés. Conscientes que le secteur de la communication est un espace de suivi des projets réalisés dans différents domaines et un instrument apte à ancrer les principes d’une société démocratique, libre et responsable, les autorités marocaines ne ménagent aucun effort afin de moderniser les entreprises opérant dans le domaine médiatique par le biais de l’instauration d’une pratique médiatique libre et professionnelle, respectueuse des constantes de la nation auxquelles tout le peuple marocain a consenti. Et de conclure que la libéralisation du champ médiatique au Maroc constitue un acquis indéniable, qu’il conviendra de consolider, et un exemple à suivre par les Etats de la région.